La croissance de 4,5 pour cent du produit intérieur brut (PIB) au cours du deuxième trimestre au Canada a entraîné deux hausses consécutives du taux par la Banque du Canada. Mais aujourd’hui, Statistique Canada a publié des données qui révèlent un ralentissement dans les données mensuelles des industries pour juillet. Au Canada, le PIB est demeuré stable en juillet, mettant fin à une suite de huit hausses consécutives de l’expansion économique. Cette pause correspond à la vision qu’a récemment exprimée la Banque du Canada selon laquelle le rythme impressionnant de croissance qui a prévalu au cours de la dernière année n’est pas durable pour l’avenir.
Le ralentissement de la production du pétrole et de l’automobile et un marché du logement au ralenti sont les freins les plus importants à la croissance en juillet. Les chiffres semblent démontrer que le repli dans le logement est devenu un frein. L’intermédiation du crédit a diminué de un pour cent, la construction résidentielle a reculé de 0,9 pour cent et l’activité des agents immobiliers a ralenti de 1,5 pour cent. Le secteur de la finance et des assurances a enregistré un recul de 0,6 pour cent, soit le plus important depuis avril 2015.
Un ralentissement de 3,7 pour cent comparativement à un an auparavant n’est pas une mauvaise chose et il y a beaucoup d’espace pour que l’économie continue de croître à un taux supérieur à son potentiel. Il demeure probable que l’économie croisse à un taux vigoureux de 2,5 pour cent au cours du troisième trimestre dont les données seront d’ailleurs publiées le vendredi 1er décembre, au moment où nous verrons également le rapport de novembre sur l’emploi.
Les autorités monétaires demeureront prudentes en raison des préoccupations constantes encourant la vigueur du dollar canadien, des risques liés aux renégociations de l’ALÉNA et du taux d’inflation qui demeure sous la cible. De plus, la politique commerciale américaine devient plus agressive que jamais, comme en témoignent les droits importants imposés à Bombardier qui ont eu un effet d’onde de choc sur toute l’industrie canadienne. Avec le tarif assommeur de 219 pour cent sur les jets de la CSeries de Bombardier, le secrétaire au commerce américain Wilbur Ross a décrété une augmentation de 48 pour cent par rapport aux mesures antidumping et compensatoires imposées par le département du commerce en 2016. Cela s’est produit dans la foulée d’une étude qui a révélé une montée de 26 pour cent dans les mesures prises par les États-Unis contre des partenaires du G20 au cours du premier semestre de cette année comparativement à la même période en 2016, selon une Global Trade Alert du Center for Economic Policy Research. L’industrie canadienne du bois d’œuvre goûte à cette médecine punitive depuis des mois. Les mesures commerciales des États-Unis créent de l’incertitude dans le secteur manufacturier, y compris auprès des industries qui fournissent des matières premières. La mesure agressive menace d’interrompre les processus manufacturiers bien intégrés entre le Canada et les États, particulièrement dans des industries comme l’acier et l’aluminium et le raffinage de l’aluminium est susceptible de subir des dommages collatéraux découlant des pourparlers commerciaux.
Le rapport d’aujourd’hui contient le dernier ensemble de données sur le PIB avant la prochaine décision de la Banque du Canada sur le taux d’intérêt qui aura lieu le 25 octobre. Le gouverneur Stephen Poloz a affirmé plus tôt cette semaine que les décideurs procéderaient de manière « prudente » alors qu’on évalue actuellement l’incidence des deux augmentations du taux d’intérêt. |
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