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1 Fév

La meilleure croissance canadienne du PIB en six mois surtout attribuable au retour en force du secteur manufacturier

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le produit intérieur brut réel a augmenté de 0,4 % en novembre, rebondissant après l’économie décevante plutôt moribonde constatée en octobre. L’amélioration découle d’un rebond dans la plupart des secteurs manufacturiers, les industries productrices de biens ayant connu une croissance de 0,8 %, après avoir enregistré une baisse de 0,5 % en octobre. Cette hausse en novembre était essentiellement concentrée dans les secteurs de la fabrication et de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz. Des arrêts à des fins de maintenance avaient affaibli ces secteurs en octobre. Les industries productrices de services ont affiché une croissance de 0,3 %, principalement attribuable aux secteurs des services immobiliers et des commerces de détail.
Le secteur manufacturier a affiché la croissance la plus importante en trois ans, ce qui indique une économie qui continue de croître à un rythme supérieur à son potentiel malgré les incertitudes liées à l’ALENA. La production de biens durables a bondi, surtout en raison de la fabrication de matériel de transport qui a affiché une hausse de 6,5 %. Le secteur de l’automobile était en feu après une chute de 21,5 % au cours des quatre mois précédents. La croissance de l’activité d’assemblage de véhicules automobiles découlait en partie de la reprise des activités de certaines usines à la suite de fermetures en septembre et en octobre. Cette hausse d’activité a aussi contribué à l’augmentation de 8,7 % de la fabrication de pièces pour véhicules automobiles en novembre. La fabrication de produits chimiques a également rebondi.
Du côté des services, le secteur immobilier a guidé la croissance surtout en raison de l’activité intense des agences immobilières et des courtiers en hypothèques. La production des bureaux d’agents et de courtiers immobiliers (+4,0 %) a augmenté pour un quatrième mois consécutif, sous l’effet d’une hausse de l’activité de revente de maisons en Ontario et en Alberta. Le niveau d’activité de ce sous-secteur demeure toutefois sous le niveau observé en mars 2017, en raison de l’entrée en vigueur des modifications du gouvernement provincial de l’Ontario à la réglementation provinciale en matière de logement au mois d’avril de cette même année. Les reventes ont grimpé au quatrième trimestre, avant que les nouvelles règles d’admissibilité aux prêts hypothécaires entrent en vigueur au début de 2018.
Ces données laissent croire que l’économie canadienne demeurera près du plein-emploi alors que la Banque du Canada considère des taux d’intérêt plus élevés. La croissance enregistrée au quatrième trimestre au Canada était tout près de 2%. La croissance restera probablement autour de ce rythme en 2018. Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a mentionné que l’inflation se comportant bien, il sera prudent dans son évaluation des nouvelles données pour déterminer ses décisions futures. L’économie est plutôt sensible aux hausses du taux d’intérêt en raison des niveaux d’endettement des ménages et du rôle très important que joue l’habitation depuis quelques années.
Le Canada se dirige vers une croissance de 3 % pour 2017, ce qui représente plus du double de celle de 2016 et on prévoit qu’il s’agira de la plus rapide parmi le Groupe des Sept pays. D’autres signes démontrant que l’économie du Canada s’approche de son plein potentiel est le taux de chômage le plus faible jamais enregistré dans les temps modernes et l’inflation des prix à la consommation qui est près de la cible de 2 pour cent de la banque centrale.
La Banque est tout à fait consciente des risques associés à la négociation de l’ALENA, bien qu’il semble que les États-Unis ne se retireront pas de l’entente et que des progrès aient été constatés récemment aux réunions de Montréal. Néanmoins, on s’attend généralement à une hausse du taux d’intérêt et à ce que la politique monétaire se resserre graduellement.
Nouvelles des États-Unis : décision de la Réserve fédérale
Aujourd’hui marque la dernière réunion de Janet Yellen à titre de présidente de la Réserve fédérale américaine, alors qu’après la fin de son mandat, le 3 février prochain, Jerome Powell occupera dorénavant ce poste. La Fed a maintenu son taux d’intérêt à la réunion d’aujourd’hui, comme on s’y attendait généralement, mais l’énoncé de politique a indiqué une hausse du taux en mars, marquant la sixième hausse depuis la fin de 2015.
« Le Comité s’attend à ce que les conditions économiques changent de façon à justifier d’autres augmentations graduelles du taux des fonds fédéraux », a déclaré le responsable de l’élaboration des politiques du Federal Open Market Committee mercredi, à Washington, ajoutant le terme « d’autres » à deux reprises au libellé précédent de l’énoncé.
Jerome Powell prend la relève d’une économie qui a connu une croissance au rythme de 2,6 % annualisé au quatrième trimestre, stimulée par une augmentation des investissements dans les entreprises et des dépenses de consommation. Les réductions d’impôt promulguées par Donald Trump en décembre contribueront probablement à la croissance en 2018, bien que la Fed, et la plupart des analystes, estiment que la hausse sera temporaire. L’énoncé de politique ne faisait aucunement mention des réductions d’impôt.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca