La croissance du PIB observée au premier trimestre de 2021 rend compte de la robustesse soutenue de l’économie, à laquelle ont contribué les taux hypothécaires avantageux, le maintien des transferts gouvernementaux aux ménages et aux entreprises, et le redressement du marché de l’emploi. Ces facteurs ont contribué à accroître la demande pour l’investissement en logement, alors que l’augmentation du coût des intrants s’est traduite par une hausse des coûts de construction.
L’indice implicite des prix du PIB, qui rend compte du prix global des biens et des services produits au pays, a progressé de 2,9 % au premier trimestre, principalement sous l’effet de la hausse des prix des matériaux de construction et des produits énergétiques utilisés au Canada et exportés. L’augmentation marquée des prix a contribué à la croissance du PIB nominal (+4,3 %). La rémunération des salariés a augmenté de 2,1 %, notamment grâce au secteur de la construction et au secteur des industries de l’information et des industries culturelles, et dépassé le niveau observé à la fin de 2019, avant la pandémie.
La vigueur observée dans les industries de l’extraction de pétrole et de gaz, de la fabrication de produits du pétrole et de la construction a contribué à la croissance de l’excédent d’exploitation brut des sociétés non financières (+11,5 %). Pendant ce temps, la hausse du revenu provenant des commissions et des frais a contribué à l’augmentation de l’excédent d’exploitation des sociétés financières (+3,9 %), ce qui a coïncidé avec d’importantes hausses de la valeur et du volume des actions échangés à la Bourse de Toronto.
La plupart des aspects des ventes étaient robustes au premier trimestre, avec des chiffres un peu meilleurs que prévu pour les consommateurs (2,8 %), un apport des gouvernements (5,8 %) et une contribution des exportations nettes. En revanche, l’investissement des entreprises est une véritable déception, les dépenses en matériel accusant une baisse étonnante. Cependant, le plus grand facteur est une baisse des stocks, réduisant à elle seule la croissance de 1,4 point de pourcentage au T1 alors qu’on en attendait plutôt une légère augmentation. La tendance devrait s’inverser au deuxième trimestre et soutenir l’activité dans le trimestre en cours.
Il y a peu de grandes surprises dans les données mensuelles. L’estimation rapide de mars, +0,9 %, a été légèrement surpassée par l’estimation officielle, +1,1 %, alors que l’économie commençait à se relever de la deuxième vague. Le resserrement des règles de santé publique face à la COVID a freiné l’économie du Canada en avril. Statistique Canada estime que le PIB a baissé de 0,8 % dans le mois – la première contraction depuis un an et un début laborieux pour le deuxième trimestre. Le mois de mai pourrait encore être faible. Malgré tout, nous prévoyons un mois de juin assez vigoureux pour que le deuxième trimestre soit essentiellement stable, puis une bonne croissance au troisième trimestre.
En somme
À bien des égards, les données du premier trimestre sont déjà de l’histoire ancienne. Nous savons qu’avec le retour de confinements, la croissance au troisième trimestre sera au mieux nulle. Il reste l’espoir que la vaccination s’accélérera et que les cas de COVID continueront de baisser partout au pays, auquel cas la croissance remontera sans doute nettement au quatrième trimestre. |