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31 Mai

Le ralentissement dans le secteur du logement et l’affaiblissement des consommateurs ont freiné la croissance du PIB canadien au cours du premier trimestre

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Ce matin, Statistique Canada a publié les données sur le PIB du premier trimestre, indiquant un ralentissement de la croissance au cours du premier trimestre au taux annuel de 1,3 %, comparativement au taux de 1,7 % observé au cours du dernier trimestre de 2017. Il s’agit précisément de ce que la Banque du Canada avait prévu pour le premier trimestre dans le Rapport sur la politique monétaire d’avril. Hier, la Banque du Canada a fait savoir, dans son communiqué, que la croissance enregistrée au premier trimestre avait dépassé ses attentes. La plupart des économistes s’attendaient à ce que la croissance au cours du premier trimestre soit de l’ordre de 1,8 %, de même que la Banque du Canada. Cela montre bien que même la banque centrale n’a pas de boule de cristal!

La croissance a été modérée par un ralentissement des dépenses des ménages, une baisse des exportations de produits non énergétiques et une baisse de l’investissement dans le logement. Les dépenses des consommateurs ont ralenti pour le troisième trimestre consécutif, augmentant de 1,1 % au cours du premier trimestre comparativement aux 2,2 % observés au dernier trimestre. La croissance de la consommation a atteint un sommet pendant le premier trimestre de l’année dernière, affichant un taux annuel solide de 4,0 %. La croissance des dépenses des ménages a ralenti à son rythme le plus faible en trois ans. Les dépenses des ménages pour des biens comme des automobiles ont stagné après avoir affiché des gains pendant presque trois ans.

La croissance des dépenses des entreprises pour des projets d’immobilisations a ralenti à 3,5 % comparativement à 9,7 % dans la dernière période de 2017 et le commerce étranger a été un frein sur la croissance puisque les exportations ont augmenté à un rythme inférieur à celui des importations.

Le déclin le plus important a été observé dans le secteur du logement. L’investissement dans le logement a chuté de 7,2 %, la baisse la plus importante depuis 2009, ce qui est attribuable à une diminution de 13,5 % des coûts de transfert de propriété, comme les commissions des courtiers en immeubles et en prêts hypothécaires (voir le graphique). Selon Statistique Canada, cela reflétait les mesures de la nouvelle simulation de crise hypothécaire qui sont entrées en vigueur en janvier.

Du côté positif, le trimestre s’est terminé avec un gain sur le plan du rendement mensuel de 0,3 % pour mars qui est surtout attribuable à l’augmentation de 1,9 % dans l’extraction minière, l’exploitation en carrière et l’extraction de pétrole et de gaz. Cependant, les données mensuelles à l’échelle de l’industrie ont affiché le recul le plus important dans les données sur le rendement des courtiers dans les secteurs liés au logement depuis le premier trimestre de 2008 lorsque l’économie mondiale a sombré dans une crise financière. Cela, de toute évidence, était le résultat intentionnel du gouvernement et des efforts réglementaires pour ralentir le marché du logement.

Le rythme de la croissance économique au Canada est maintenant sous les 2 % depuis maintenant trois trimestres consécutifs, la pire performance depuis l’effondrement du pétrole survenu au milieu de 2015. L’économie s’est rétablie avec des hausses dépassant les 4 % au cours de premier semestre de l’année dernière, quand le Canada se vantait d’avoir l’économie la plus vigoureuse du G-7. Pendant le premier trimestre de cette année, alors que l’économie du Canada a crû à un rythme de 1,3 %, la croissance enregistrée aux États-Unis était de l’ordre de 2,2 %.

Le discours que M. Sylvain Leduc, sous-gouverneur de la Banque du Canada, prononcera plus tard aujourd’hui fournira probablement des indications sur la manière dont les communiqués d’aujourd’hui auront une incidence sur la façon de penser de la Banque, mais en général, une augmentation du taux en juillet est toujours en jeu après la décision d’hier de ne rien changer.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca