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8 Mar

Le rapport de février sur l’emploi au Canada demeure solide, mais le ralentissement se poursuit

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Le rapport sur l’emploi est le seul élément positif d’une économie qui a connu une chute généralisée. Selon le rapport sur l’emploi publié aujourd’hui par Statistique Canada, l’économie a créé 55 900 nouveaux emplois nets le mois dernier, tous à temps plein. Il s’agit de la deuxième hausse mensuelle consécutive de l’emploi dans une économie qui a à peine progressé au cours des cinq derniers mois (voir le graphique ci-dessous). L’accroissement sur deux mois est le meilleur début d’année depuis 1981. L’économie canadienne a créé 290 000 emplois depuis le mois d’août, soit la plus forte hausse semestrielle depuis le début des années 2000. En outre, il y a encore un demi-million d’emplois vacants qui continuent d’attirer des travailleurs étrangers.

Le dollar canadien s’est envolé à la suite de la nouvelle, rebondissant après sa chute de mercredi, lorsque la Banque du Canada a indiqué que la faiblesse généralisée ferait en sorte qu’elle demeurerait à l’écart plus longtemps que prévu.

Dans un discours prononcé hier, la sous-gouverneure Lynn Patterson a déclaré que les décideurs avaient passé « beaucoup de temps » à discuter des données sur la production des quatre trimestres qui, selon elle, sont faibles dans certains domaines – citant les investissements des entreprises, le logement et la consommation. La faiblesse des données signifie que l’économie sera probablement plus faible au premier semestre de cette année que la Banque du Canada ne l’avait prévu en janvier dernier, a déclaré Mme Patterson. Elle a qualifié le tableau des données de « mitigé » et a déclaré que l’économie devrait rebondir plus tard en 2019, stimulée par la vigueur du marché du travail. En janvier, la Banque du Canada avait prévu une reprise au deuxième trimestre de cette année.

Les gains au chapitre de l’emploi au cours des derniers mois s’inscrivent dans le contexte d’une performance économique lamentable en raison des tensions dans le secteur pétrolier, de l’affaiblissement des marchés du logement, de la diminution des perspectives commerciales, de la volatilité des marchés financiers mondiaux et de la perte de confiance des consommateurs et des entreprises. Les économistes prévoyaient un gain de seulement 1 200 emplois en février.

Le taux de chômage était inchangé en février à 5,8 % et le nombre de personnes à la recherche d’un emploi est resté stable. Cette vigueur n’était toutefois pas répandue à l’échelle du pays. L’Ontario a été la seule province à connaître une hausse notable de l’emploi le mois dernier, tandis que le taux de chômage est demeuré inchangé, car un plus grand nombre de personnes cherchaient du travail. Le nombre net de nouveaux emplois a diminué au Manitoba et a peu changé dans les autres provinces.

Même les salaires s’améliorent. Les gains salariaux horaires moyens annuels sont passés de 2 % en janvier à 2,3 % le mois dernier, la rémunération des employés permanents ayant augmenté de 2,2 % par rapport à 1,8 % auparavant.

Conclusion : La Banque du Canada restera en suspens jusqu’à ce que la vigueur du marché du travail se traduise par des dépenses de consommation et des dépenses des entreprises. Les vents contraires de l’incertitude mondiale, de la faiblesse des marchés de l’énergie et du ralentissement de l’activité dans le secteur de l’habitation contribuent à l’attitude prudente de la Banque. L’écart commercial du Canada a atteint un niveau record en décembre, comme signalé plus tôt cette semaine, et cela est presque entièrement attribuable à l’effondrement des prix du pétrole brut. Il s’agit d’une cinquième baisse mensuelle consécutive des exportations canadiennes. De plus, les droits de douane américains sur les exportations d’acier et d’aluminium continuent de peser sur l’économie. Il semble peu probable que l’accord commercial entre le Canada, le Mexique et les États-Unis renégocié soit confirmé par le Congrès américain cette année, ce qui ajoute à l’incertitude.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca