Meilleures données que prévu sur l’emploi en janvier |
|
|
Les résultats de l’Enquête sur la population active de janvier sont étonnamment forts, les entreprises augmentant l’emploi malgré les risques de guerre tarifaire avec les États-Unis.
Selon Statistique Canada, l’emploi a augmenté de 76 000 le mois dernier, ramenant le taux de chômage à 6,6 %. Les économistes sondés par Bloomberg prévoyaient une augmentation plus modeste de l’emploi, soit 25 000, ce qui aurait porté le chômage à 6,8 %. La tendance de données sur l’emploi plus fortes que prévu se poursuit depuis novembre, avec des augmentations tant dans le temps partiel que dans le temps plein.
Le taux d’emploi – la proportion de la population âgée de 15 ans et plus qui occupe un emploi – a augmenté de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 61,1 % en janvier, en hausse pour un troisième mois consécutif. Ces récentes augmentations font suite à une période où la croissance de l’emploi a été dépassée par la croissance de la population, ce qui a fait diminuer le taux d’emploi de 1,7 point de pourcentage d’avril 2023 à octobre 2024.
L’emploi dans le secteur de la fabrication a progressé de 33 000 (+1,8 %) en janvier, après avoir augmenté de 17 000 (+0,9 %) en décembre. En janvier, la hausse s’est concentrée en Ontario (+11 000; +1,3 %), au Québec (+9 700; +1,9 %) et en Colombie-Britannique (+8 700; +4,9 %). En dépit des augmentations des deux derniers mois, l’emploi total dans la fabrication a peu varié par rapport à un an plus tôt en janvier.
L’emploi a augmenté dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques en janvier (+22 000; +1,1 %), en hausse pour une deuxième fois au cours des trois derniers mois. Par rapport à un an plus tôt, l’emploi dans le secteur était en hausse de 66 000 (+3,4 %). |
|
|
Le secteur de la fabrication contribue le plus à la hausse de l’emploi en janvier |
|
|
Dans le secteur de la construction, l’emploi a progressé de 19 000 (+1,2 %) en janvier, après avoir enregistré une augmentation nette de 47 000 (+2,9 %) de juin à décembre 2024. Par rapport à un an plus tôt, l’emploi dans la construction était en hausse de 58 000 (+3,6 %) en janvier.
En janvier, l’emploi a aussi augmenté dans le secteur des services d’hébergement et de restauration (+15 000; +1,3 %), dans le secteur du transport et de l’entreposage (+13 000; +1,2 %) et dans le secteur de l’agriculture (+10 000; +4,4 %). Parallèlement, un moins grand nombre de personnes travaillaient dans le secteur des « autres services » (qui comprend les services personnels et les services de réparation) (‑14 000; ‑1,8 %). |
|
|
Une croissance de l’emploi plus forte que prévu en janvier |
|
|
Le taux de chômage a diminué de 0,1 point de pourcentage pour s’établir à 6,6 % en janvier; il s’agissait d’une deuxième baisse mensuelle après le sommet de 6,9 % enregistré en novembre 2024. Le taux de chômage avait précédemment augmenté de 1,9 point de pourcentage de mars 2023 à novembre 2024, les conditions du marché du travail ayant ralenti après une période où le taux de chômage était faible et les postes vacants étaient nombreux à la suite de la pandémie de COVID‑19.
De nombreux chômeurs éprouvent des difficultés persistantes à trouver du travail, malgré la récente croissance de l’emploi. |
|
|
Le taux de chômage a de nouveau baissé en janvier, à 6,6 % |
|
|
L’inflation salariale a nettement ralenti les trois derniers mois, ce qui est une bonne nouvelle pour la Banque du Canada. La vigueur des données sur l’emploi en a amené certains à spéculer que la banque centrale assouplirait sa politique avec moins d’empressement. Nous sommes d’accord que les énormes réductions de taux d’intérêt sont choses du passé. Il reste que la politique monétaire est encore trop restrictive, surtout si les tarifs douaniers annoncés par Donald Trump se matérialisent.
Nous prévoyons que la Banque du Canada réduira le taux à un jour, de 3,00 % aujourd’hui à 2,5 % d’ici le printemps, à coups de quarts de point. Voilà qui devrait stimuler fortement l’activité dans le secteur de l’habitation, surtout au vu de la baisse récente des taux hypothécaires. |
|
|
L’inflation salariale continue de baisser |
|
|
En somme
L’emploi dans le secteur de la fabrication peut être particulièrement sensible aux variations des tarifs douaniers et de la demande étrangère. Le secteur compte le plus grand nombre d’emplois qui dépendent de la demande des États-Unis pour les exportations canadiennes.
Selon l’Enquête sur la population active, 1,9 million de personnes étaient en emploi dans le secteur de la fabrication en janvier, ce qui représentait 8,9 % de l’emploi total et plaçait le secteur au quatrième rang des secteurs les plus importants au Canada. En proportion de l’emploi total, l’emploi dans la fabrication baissé au fil des ans, particulièrement durant les années 2000, mais il a été plus stable depuis 2010.
Les industries de la fabrication automobile sont fortement intégrées aux chaînes d’approvisionnement des États-Unis : environ 68,3 % des emplois dans ces industries dépendent de la demande des États-Unis pour les exportations canadiennes. Les personnes travaillant dans la fabrication automobile (qui comprend la fabrication de véhicules automobiles, la fabrication de pièces pour véhicules automobiles et la fabrication de carrosseries et de remorques de véhicules automobiles) étaient concentrées dans le sud de l’Ontario, particulièrement dans les régions économiques de Toronto (qui comptait 27,7 % de tous les travailleurs de la fabrication automobile), Kitchener–Waterloo–Barrie (19,8 %) et Windsor–Sarnia (14,8 %) en janvier. Dans Windsor–Sarnia, les industries de la fabrication automobile représentaient 38,3 % de l’emploi dans la fabrication et 7,3 % de l’emploi total (moyennes mobiles de trois mois, données non désaisonnalisées).
En janvier 2025, une convention collective couvrait plus du quart (26,5 %) des employés dans la fabrication automobile. En comparaison, le taux de couverture syndicale dans l’industrie automobile était presque deux fois plus élevé en janvier 2002 (49,9 %).
En janvier, la fabrication d’aliments était le plus important sous-secteur de la fabrication, représentant 16,4 % de l’emploi total dans la fabrication. Elle était également le plus important sous-secteur de la fabrication dans toutes les provinces, à l’exception de l’Ontario. Ce sous-secteur dépend moins de la demande étrangère; 28,8 % des emplois dépendent de la demande des États-Unis pour les exportations canadiennes.
La récente accélération de la croissance de l’emploi n’empêchera pas nécessairement la Banque du Canada de réduire encore les taux d’intérêt cette année. La récente vague d’embauches ne suffira sans doute pas à apaiser la crainte qu’une éventuelle guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis pourrait plonger l’économie en récession. Il n’empêche que les opérateurs en swaps à un jour ont réduit leurs attentes d’une baisse à la réunion du 12 mars, l’escomptant à 60 % au lieu de 80 % précédemment. Nous nous attendons à une nouvelle baisse de 25 points de base aux réunions de mars et de juin de la Banque du Canada.
Les dernières données coïncident avec celles sur l’emploi non agricole aux États-Unis, lequel a augmenté de 143 000 en janvier, avec un taux de chômage de 4 %. Le dollar canadien a récupéré ce qu’il avait perdu la veille contre le dollar américain. Il se négociait à 1,4300 $CAN à 8 h 43 à Ottawa. Le rendement sur deux ans au Canada a grimpé de quelque 7 points de base, avec un sommet de 2,65 % pour la session. La dette canadienne affiche un rendement inférieur par rapport aux États-Unis et aux autres marchés développés.
L’incertitude accrue sur le commerce international continuera d’affecter les décisions d’embauche et de dépenses des entreprises canadiennes. Les consommateurs modéreront probablement leurs dépenses aussi. |
|
|
|
Ce script est maintenant disponible dans VelocityCRM plus Autopilot. |
|
|
|
|
|