Dans un contexte où tellement de mauvaises nouvelles fusent de partout au sujet de l’économie, Statistique Canada a publié ce matin un rapport fantastique sur les emplois, atténuant les inquiétudes concernant la santé de l’économie.
Le nombre d’emplois a augmenté de 94 100 en novembre, cela étant surtout attribuable aux emplois à temps plein qui ont été enregistrés dans l’ensemble des secteurs. Il s’agit de la hausse mensuelle du nombre d’emplois la plus élevée enregistrée dans les statistiques qui remontent à 1976. Le taux de chômage a chuté à 5,6 %, ce qui est également le plus bas dans les données, alors qu’il atteignait 5,8 % en octobre.
La vigueur de l’emploi était inattendue, les économistes ayant prévu une augmentation de seulement 10 000. Cette semaine, la Banque du Canada a brossé le tableau d’une économie qui fait face à des effets défavorables substantiels, évoquant un avertissement de turbulences dans le secteur pétrolier, le gouvernement ayant imposé des réductions de production de pétrole en Alberta, et une guerre commerciale possible entre les États-Unis et la Chine. Depuis la décision prise mercredi par la banque centrale de laisser inchangé le taux d’intérêt, qui a été annoncée dans un communiqué de presse véritablement pessimiste, les marchés ont établi qu’il n’y aurait qu’une seule hausse en 2019.
Certains analystes vont jusqu’à croire que le cycle de hausses de taux est déjà terminé, après cinq augmentations depuis le milieu de 2017. « À mon avis, la Banque du Canada a terminé, un point c’est tout », a déclaré David Rosenberg, économiste en chef et stratège de Gluskin Sheff + Associates Inc., dans un rapport à l’intention de ses clients cette semaine.
Dans le cadre d’un discours prononcé jeudi, le gouverneur Poloz a réitéré sa vision selon laquelle la banque devra, à un certain moment, ramener le taux directeur actuel de 1,75 % dans une « fourchette neutre » qui se situe entre 2,5 % et 3,5 % – signalant l’environnement où le chômage est faible, l’inflation près de la cible et une économie près de l’utilisation totale de sa capacité.
Le rapport vigoureux de novembre sur la main-d’œuvre fait en sorte qu’une augmentation de taux demeure possible en janvier, mais seulement si cela est confirmé par de nouveaux indicateurs économiques vigoureux et s’il n’y a pas de revirement dans le rapport sur les emplois de décembre.
Le dollar canadien s’est renforcé à la suite de cette nouvelle, ayant considérablement chuté au cours des trois journées précédentes, et les taux d’intérêt du marché ont affiché une tendance à la hausse pour la première fois depuis une semaine et demie. Le rendement des obligations du gouvernement sur cinq ans, un indicateur important des taux hypothécaires fixes sur cinq ans, a augmenté de trois points de base, compensant un peu le recul mensuel.
Même la zone de production pétrolière de l’Alberta a affiché de la vigueur, ajoutant 23 700 emplois au cours du mois et faisant reculer le taux de chômage d’un point de pourcentage pour atteindre 6,3 %, ce qui représente son niveau le plus faible depuis 2015 (voir le graphique et le tableau ci-dessous). |