Le Canada a affiché des gains modestes en matière d’emploi alors que le taux de chômage a de nouveau plongé à des niveaux historiques, ce qui est attribuable au fait que moins de gens sont à la recherche d’un emploi. Malgré des marchés de l’emploi très serrés et une augmentation des taux de vacance, la croissance des salaires s’est affaiblie, en octobre.
Statistique Canada a publié aujourd’hui des données qui révèlent une hausse modeste des emplois de l’ordre de 11 200, mais aussi une population active qui diminue de 18 200. En conséquence, le taux de chômage a reculé à 5,8 % en octobre, ce qui correspond à un creux de quatre décennies. Ceci cadre avec une croissance économique juste un peu sous les 2 %, comme la Banque du Canada le prévoit. Ce gain modeste des emplois laisse croire que la Banque maintiendra ses taux d’intérêt inchangés en décembre, surtout parce que la croissance des salaires a ralenti pour le cinquième mois consécutif.
Poursuivant le modèle de balancier récent, les emplois à temps plein ont prédominé avec un ajout net de 33 900 postes. Quant aux emplois à temps partiel, ils ont diminué de 22 600. Les gains globaux ont été enregistrés dans le secteur privé (+20 300) alors que le secteur public a affiché un recul (-30 800), et on constatait un gain de 21 800 personnes affichant le statut de travailleur autonome.
Ces indicateurs correspondent aux enquêtes auprès des entreprises qui se plaignent de plus en plus du fait qu’il est difficile de trouver des travailleurs. Mais il y a peu de preuves démontrant que les entreprises offrent un meilleur salaire pour attirer et conserver les employés. Les salaires étaient à la hausse de 2,2 % comparativement à il y a un an, le rythme le plus lent en plus d’une année, et à la baisse de 3,9 % par rapport à plus tôt cette année. La croissance des salaires des travailleurs permanents s’est établie à 1,9 %, également la plus lente en plus d’un an. Cela réduit la probabilité d’une hausse de taux en décembre. Jusqu’à maintenant cette année, la mesure commune des salaires de la Banque du Canada a été plus stable, se situant à 2,3 %. Il s’agit d’un meilleur indicateur de la tendance sous-jacente, mais c’est sans aucun doute en deçà de ce à quoi nous pourrions nous attendre à ce stade-ci du cycle.
De plus, le taux de participation a chuté à 65,2 % le mois dernier, soit le niveau le plus faible en 20 ans, alors que la population active a augmenté de seulement 62 500 jusqu’à maintenant cette année, un des gains sur 10 mois les plus faibles dans l’histoire récente. Il convient cependant de noter que le taux de participation des 25 à 54 ans – la population active de base – a augmenté à un niveau record.
Sur le plan régional, l’emploi a légèrement augmenté en Saskatchewan, alors qu’il a peu varié dans les autres provinces (voir le tableau ci-dessous).
Le nombre de travailleurs a augmenté dans les services aux entreprises, les services relatifs aux bâtiments et les autres services de soutien, dans le commerce de gros et de détail et dans les soins de santé et l’assistance sociale. En revanche, il a diminué dans les « autres services », dans la finance, les assurances et les services immobiliers et de location, et dans les ressources naturelles. Dans le secteur de la finance, des assurances, des services immobiliers et de location, l’emploi a reculé de 15 000 en octobre, ce qui a contrebalancé la hausse enregistrée le mois précédent. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi a peu varié dans l’industrie alors que les mises en chantier et les reventes ont ralenti, particulièrement en Colombie-Britannique et en Ontario.
Conclusion: La croissance des revenus sera cruciale pour permettre aux ménages de gérer les niveaux d’endettement dans un environnement où le taux augmente et, par conséquent, sera un déterminant clé du rythme qu’adoptera la Banque du Canada dans les futures hausses du taux d’intérêt. Le rapport sur l’emploi d’aujourd’hui, ainsi que d’autres données moins récentes, suggère que la Banque du Canada s’abstiendra de hausser les taux d’intérêt en décembre.
![](https://gallery.mailchimp.com/e22472ccf910e7bde7d3d0632/images/7fa6d0a5-879a-4e1e-a19f-52ee93c03a35.jpg)
Les États-Unis ont affiché un rapport sur l’emploi solide en octobre
Les embauches ont considérablement augmenté le mois dernier aux États-Unis et on a constaté une augmentation de 250 000 nouveaux emplois non agricoles, comparativement à 118 000 en septembre, lesquels ont été restreints par les perturbations provoquées par l’ouragan Florence. Le taux de chômage s’est maintenu au faible niveau de 3,7 %.
La mesure de la croissance des salaires surveillée de près, soit les gains horaires moyens, a augmenté de 0,2 % au cours du mois. Par rapport à 12 mois plus tôt, les salaires ont augmenté de 3,1 % aux États-Unis, un nouveau sommet après-récession.
Il s’agit manifestement d’un rapport positif. Les embauches ont rebondi après un mois de septembre atténué par les ouragans. Le nombre d’Américains ayant un emploi relativement à la population a atteint un nouveau sommet post-récession. Et, fait à noter, les salaires continuent de faire des progrès.
À la suite de la décision de septembre de la Réserve fédérale, nous ne prévoyons pas une autre hausse du taux lors de la rencontre du FOMC de la semaine prochaine, alors que la banque centrale adopte un rythme graduel de resserrement. Cependant, nous prévoyons une augmentation de 25 points de base lors de la prochaine réunion de politiques qui aura lieu en décembre, suivie de hausses semblables à chaque trimestre au cours de l’année prochaine. Cela se traduira par un taux de fonds fédéraux à 3,5 % à la fin de 2019, comparativement à 2,25 % actuellement. |