Statistique Canada a annoncé ce matin que l’emploi est demeuré pratiquement inchangé en avril (à la baisse de 1 100) à la suite de l’augmentation de mars, et le taux de chômage s’est maintenu à 5,8 %, son niveau le plus faible en quatre décennies.
L’accélération de la croissance des salaires indique des marchés du travail serrés. Une situation de stagnation, telle que celle observée en avril, n’est survenue que pour la deuxième fois depuis la mi-2016, le marché du travail n’ayant pas augmenté.
Sur une note positive, les pertes d’emplois ont été constatées dans le travail à temps partiel dont la chute est évaluée à 30 000. Les emplois à temps plein ont augmenté de 28 800, ce qui est près de la moyenne observée au cours des 12 derniers mois.
Lorsque les marchés de l’emploi approchent la pleine capacité, la croissance des emplois stagne et les postes vacants deviennent de plus en plus difficiles à pourvoir. Cette demande de main-d’œuvre excédentaire fait augmenter les salaires pour inciter des travailleurs qualifiés à changer d’emploi.
Cette tendance représente un défi important pour la Banque du Canada, car l’inflation atteint maintenant la cible de 2 % ou est un peu au-dessus. L’activité économique a ralenti cette année et une incertitude considérable demeure, surtout en ce qui concerne l’ALENA. Face à un ralentissement important dans les secteurs de l’habitation et des dépenses des consommateurs, la Banque hésite à augmenter les taux d’intérêt trop rapidement, bien que les taux hypothécaires augmentent déjà. Le taux hypothécaire fixe sur cinq ans affiché a augmenté à 5,34 % cette semaine, alors que les banques ont resserré les conditions de crédit et que le rendement des obligations sur cinq ans a affiché une tendance à la hausse. L’admissibilité des emprunteurs pour un prêt est maintenant basée sur le taux hypothécaire affiché et un emprunteur sur trois a supposément été déjà évincé du marché du logement.
En ce qui concerne le ralentissement dans le marché du logement, les déclins dans les emplois ont été enregistrés particulièrement dans le secteur de la construction, qui a subi une perte de 18 900 emplois, ce qui contrebalance les gains du mois de mars. Les emplois liés aux services ont été en hausse de 14 800 en avril.
Depuis le début de l’année, la main-d’œuvre du Canada a diminué de 25 500 et le nombre d’emplois est à la baisse de 41 400.
Le salaire horaire moyen était de 27,02 $ en avril, à la hausse de 3,6 % comparativement à une année auparavant. Il s’agit du rythme de croissance le plus rapide depuis 2012.
Il y a eu peu de variation de l’emploi dans la plupart des provinces
En avril, le nombre de personnes en emploi a progressé de 4 100 au Manitoba, et la totalité de cette hausse est attribuable au travail à temps plein. Le taux de chômage était pratiquement inchangé, se chiffrant à 6,1 %. Comparativement à avril 2017, le nombre de personnes en emploi dans la province a augmenté de 5 900 (+0,9 %).
En Nouvelle-Écosse, l’emploi a progressé de 2 700 en avril. Le taux de chômage a poursuivi une tendance à la baisse, ayant diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 6,7 %.Il s’agit du taux le plus bas depuis 1976, année où des données comparables sont devenues disponibles. Comparativement à 12 mois plus tôt, l’emploi a progressé de 8 000 (+1,8 %), surtout en raison d’une forte tendance à la hausse de l’emploi à temps plein amorcée à l’automne 2017.
Le nombre de personnes en emploi en Saskatchewan a diminué de 4 900 en avril, et le taux de chômage a augmenté de 0,5 point de pourcentage pour atteindre 6,3 %. Comparativement à avril 2017, l’emploi a peu varié dans la province.
En Ontario, l’emploi s’est maintenu en avril, et le taux de chômage a peu varié, s’établissant à 5,6 %. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi dans la province a progressé de 133 000 ou 1,9 %, et la totalité de cette hausse a eu lieu dans le travail à temps plein.
Au Québec, tant l’emploi que le taux de chômage ont peu varié en avril. Comparativement à 12 mois plus tôt, le nombre de personnes en emploi a progressé de 73 000 dans la province, surtout sous l’effet de hausses enregistrées aux deuxième et quatrième trimestres de 2017. Au cours de la même période, le taux de chômage a diminué de 1,0 point de pourcentage pour s’établir à 5,4 %.
Le nombre de personnes en emploi a peu varié en Colombie-Britannique en avril, la croissance de l’emploi à temps plein ayant été contrebalancée par une baisse de l’emploi à temps partiel. Parallèlement, le taux de chômage a augmenté de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 5,0 %, en raison d’une hausse du nombre de personnes à la recherche de travail. Le nombre de personnes en emploi est demeuré relativement stable depuis juin 2017, mais comparativement à un an plus tôt, l’emploi a augmenté de 23 000 (+0,9 %) dans la province. |