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7 Juil

L’emploi a continué d’afficher de la vigueur au Canada en juin

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Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Les données de juin sur les emplois ont surpassé les attentes antérieures, tout en confirmant que la Banque du Canada haussera les taux d’intérêt d’un quart de point la semaine prochaine, la première hausse du taux en sept années. Les taux du marché ont déjà été rehaussés en vertu de cette hypothèse, et la Banque Royale a augmenté ses taux d’intérêt de 20 points de base chacun pour les prêts hypothécaires à taux fixe de deux ans, trois ans et cinq ans. L’économie canadienne se porte très bien, affichant une augmentation du PIB de 3,7 % au cours du premier trimestre et tout laisse à croire qu’au cours du deuxième trimestre, la hausse pourrait atteindre 2,75 % environ. Malgré une inflation qui demeure faible, la Banque du Canada avait signalé une hausse du taux depuis quelques semaines, alors que les nouvelles données économiques se sont avérées étonnamment solides. Cela a fait augmenter la valeur du dollar canadien, qui se négocie maintenant à environ 77,4 cents américains, et ce, même si le prix du pétrole a faibli pour se situer sous les 44,00 $ le baril (WTI).

Des taux hypothécaires plus élevés s’inscrivent dans la foulée d’un ralentissement prononcé du marché du logement qui prévaut actuellement dans le Grand Toronto et la région environnante. Selon les données publiées cette semaine par le Toronto Real Estate Board, les ventes de juin ont poursuivi leur ralentissement abrupt, lequel a d’ailleurs commencé le 21 avril, date à laquelle une taxe a été imposée aux acheteurs étrangers dans le Grand Golden Horseshoe. Au cours de la même période, le nombre de vendeurs a augmenté considérablement, alors que les nouvelles inscriptions et les inscriptions actives ont explosé, exerçant une pression à la baisse sur les prix moyens des maisons. Les hausses des prix des maisons d’une année à l’autre sont réduites de plus de la moitié alors qu’elles étaient de l’ordre 30 % en mars, et il qu’elles en sont à moins de 15 % plus récemment. Les mesures adoptées par le gouvernement de l’Ontario ayant pour but de ralentir le secteur résidentiel ont, de toute évidence, eu un effet psychologique marqué, car tant les acheteurs que les vendeurs estiment que le logement avait atteint un sommet. De plus, les propositions récentes de l’organisme de réglementation des banques visant à procéder à des simulations de crises avec les demandeurs de prêts non assurés (lorsque la mise de fonds initiale est de 20 % ou plus) sur la même base que les prêts assurés contribueront au ralentissement de l’activité immobilière.

L’emploi a progressé de 45 400 en juin, principalement dans le travail à temps partiel. Le taux de chômage a chuté de 0,1 point de pourcentage pour s’établir à 6,5 % à l’échelle du pays. Comparativement à douze mois plus tôt, le nombre de personnes en emploi a augmenté de 351 000 (+1,9 %), et la plus grande part de la croissance se situait dans les emplois à temps plein. Au cours de la même période, le nombre total d’heures travaillées s’est accru de 1,4 %.

Au cours du deuxième trimestre le Canada a enregistré une croissance de l’emploi, ce qui représente le quatrième trimestre consécutif où les gains étaient supérieurs aux prévisions et la croissance trimestrielle la plus importante depuis 2010. Le rythme du gain d’emplois a accéléré cette année comparativement à celui de 2016.

Le salaire horaire moyen des employés permanents a augmenté de 1,0 % en juin comparativement à un an auparavant, ce qui représente le même rythme que celui de mai. Pour tous les travailleurs, les salaires ont augmenté de 1,3 % au cours de cette période. Le rythme de la croissance des salaires, un indicateur de la santé du marché du travail qui est surveillé de près, a ralenti à un niveau historiquement bas en avril, et l’accélération récente renforçant les spéculations, le temps des taux d’intérêt plus élevés est venu.

Le Québec et la Colombie-Britannique sont en tête en ce qui a trait aux gains d’emplois. Au Québec, le taux de chômage s’est maintenu à un niveau historiquement bas de 6,0 %. En Colombie-Britannique, le nombre d’emplois a augmenté de 20 000 et le taux de chômage a diminué de 0,5 point de pourcentage, le taux de chômage provincial le plus faible au Canada.  En Ontario, le nombre de personnes en emploi a peu varié, et le taux de chômage a lui aussi peu varié, se fixant à 6,4 %. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi dans la province a progressé de 75 000 (+1,1 %). L’emploi en Ontario a été pratiquement inchangé au cours de la première moitié de 2017, après avoir suivi une tendance à la hausse pendant la deuxième moitié de 2016.
Davantage de personnes travaillaient dans les services professionnels, scientifiques et techniques, ainsi que dans l’agriculture. Parallèlement, l’emploi a baissé dans le secteur des services aux entreprises, des services relatifs aux bâtiments et des autres services de soutien.
Aux États-Unis, le nombre d’embauches augmente alors que la croissance des salaires demeure stable
Aux États-Unis, le nombre d’emplois a augmenté de 222 000 en juin, ce qui est plus vigoureux que prévu, mais le taux de chômage a augmenté à 4,4 %, comparativement au faible taux de 4,3 % depuis les 16 dernières années, alors que le marché du travail robuste a attiré les travailleurs découragés qui avaient abandonné la recherche d’emploi. Le taux de participation au marché du travail, c’est-à-dire la portion des personnes en âge de travailler au sein de la population active, qui avait chuté à des records historiques dans le sillage de la crise financière et de la récession, a maintenant augmenté à 62,8 %, mais il est toujours près de son niveau le plus faible en plus de 30 ans. La mesure du sous-emploi U-6, qui comprend les travailleurs découragés et ceux qui travaillent à temps partiel involontairement, a augmenté à 8,6 % alors qu’elle était à 8,4 %, ce qui représente la première augmentation depuis janvier.
Le rapport se termine sur une note plutôt bonne relativement au marché du travail au deuxième trimestre qui devrait soutenir des augmentations continues dans les dépenses de consommation au cours des prochains mois. Les responsables des politiques de la Banque Fédérale ont augmenté les taux d’intérêt le mois dernier et ils ont réitéré leur intention de réduire leur bilan et d’augmenter les frais d’emprunt encore une fois cette année.
Les salaires ont affiché des déclins dans la fabrication de biens non durables, les services professionnels et aux entreprises; des petits gains dans le secteur de la vente au détail, le transport et l’entreposage; dans l’ensemble, les gains, aux États-Unis, augmentent à un rythme trimestriel annualisé de 2 %. L’inflation demeure sous la cible de 2 % de la Réserve fédérale, mais la Fed continuera d’augmenter les taux à un rythme modéré.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca