Retour au blog
16 Oct

L’emploi se porte bien en septembre au Canada

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Le marché canadien de l’emploi a continué de réserver de bonnes surprises, au point où il pourrait connaître une de ses meilleures années jamais enregistrées. La Banque du Canada pourra y voir la confirmation qu’un assouplissement de la politique monétaire n’est pas nécessaire. L’économie a ajouté 53 700 emplois en septembre, largement plus que prévu. Pour l’année jusqu’à présent, le total atteint un peu plus de 358 000, la plus forte progression sur les neuf premiers mois d’une année depuis 2002. L’augmentation de septembre s’élève à 70 000 emplois à temps plein, mais les emplois à temps partiel ont baissé de 16 300. Le Canada a gagné presque 300 000 nouveaux emplois à temps plein cette année.

En septembre, les emplois ont augmenté en Ontario et en Nouvelle-Écosse, et sont restés stables dans les autres provinces.
Davantage de personnes travaillaient en soins de santé et en assistance sociale, ainsi que dans l’hébergement et la restauration. En revanche, il y en avait moins dans les domaines de l’information, de la culture et des loisirs ainsi que des ressources naturelles.

Le nombre de travailleurs autonomes et le nombre de travailleurs du secteur public ont augmenté. L’effectif du secteur privé est resté essentiellement inchangé en septembre, bien qu’il ait progressé de 2,3 % par rapport à un an plus tôt.

L’augmentation de l’emploi a fait baisser le taux de chômage de de 5,7 % à 5,5 % en août, ce qui est près de son niveau le plus bas des 40 dernières années. Les données de septembre se distinguent des tendances récentes en ce que les gains de l’emploi traduisent surtout une baisse du niveau de chômage, plutôt qu’une hausse de la participation au marché du travail. Le nombre de chômeurs canadiens a chuté de 46 900 en septembre, alors que la population active a augmenté seulement de 6800.

Les gains salariaux ont augmenté le mois dernier

La hausse soutenue des revenus des ménages a été un autre développement positif pour l’économie canadienne. Le nombre total d’heures travaillées a augmenté de 1,3 % par rapport à un an plus tôt. Le salaire horaire a aussi augmenté, à un taux annuel de 4,3 % en septembre contre 3,7 % en août. Les taux annuels d’augmentation des salaires des quelques derniers mois sont les plus élevés de la dernière décennie.
En somme : Le bilan de septembre apporte des arguments justifiant que la Banque du Canada résiste à la tendance mondiale à l’assouplissement monétaire, du moins pour le moment. Cependant, peu d’économistes et d’investisseurs croient que le pays restera à l’abri d’un ralentissement économique mondial. Nombreux sont ceux s’attendant à ce que la Banque du Canada sera contrainte de réduire les taux d’intérêt. Les taux des swaps donnent à croire qu’une réduction est escomptée dans l’année à venir.

La Banque du Canada annoncera sa prochaine décision au sujet des taux le 30 octobre. Il y a tant d’incertitude géopolitique dans le monde, surtout attribuable aux États-Unis, que personne ne peut exclure une baisse du taux de la Banque du Canada dans la prochaine année. Les résultats de l’élection canadienne du 21 octobre élimineront au moins une source d’incertitude, à moins qu’ils ne mènent à un gouvernement minoritaire, auquel cas ils en ajouteront une.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca