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19 Oct

Les données de septembre confirment la relance de l’immobilier

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Publié par: Robert Perrier

Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles nationales ont augmenté un septième mois consécutif. L’activité a encore progressé de 0,6 % en septembre, avec un total de 512 000 unités (sur une base désaisonnalisée et annualisée). Elle a ainsi atteint son plus haut niveau en 21 mois, 6,6 % au-dessus de la moyenne décennale indiquée dans le graphique ci-dessous. Les reventes résidentielles étaient supérieures de 18 % aux résultats de février 2019, les plus bas enregistrés en six ans, mais elles restent inférieures de 8 % aux sommets atteints en 2016 et en 2017.

Les ventes ont augmenté dans un peu plus de la moitié des marchés locaux, et en particulier dans le Grand Vancouver et la vallée du Fraser – c’est-à-dire dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique.

Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont grimpé de 15,5 % d’une année à l’autre; elles avaient été faibles en septembre 2018, et elles ont bien repris cette année. Les transactions étaient en hausse par rapport à l’année dernière sur tous les plus grands marchés urbains du Canada, y compris le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, Calgary, Edmonton, Winnipeg, le Grand Toronto, Hamilton-Burlington, Ottawa et Montréal.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de maisons nouvellement inscrites a augmenté de 0,6 % le mois dernier, contre 1,1 % en août. La légère augmentation des ventes, combinée à une faible baisse de l’augmentation de l’offre, a resserré le ratio des ventes nationales par rapport aux nouvelles inscriptions à 61,3 % en septembre. Cette mesure continue de s’élever au-delà de sa moyenne à long terme de 53,6 %. Elle dénote encore un marché en équilibre, mais elle favorise davantage les propriétaires-vendeurs que les acheteurs.

Selon le ratio ventes-nouvelles inscriptions par rapport à sa moyenne à long terme, environ trois quarts des marchés locaux étaient en équilibre en septembre 2019, y compris le Grand Toronto et le Lower Mainland de la Colombie-Britannique. Ailleurs, le ratio indiquait un marché immobilier favorable aux propriétaires-vendeurs, sauf à Saskatoon et dans le sud-est de la Saskatchewan.

Le marché comptait 4,5 mois de logements à vendre à la fin de septembre 2019, le plus bas niveau depuis décembre 2017. Cette mesure de l’équilibre du marché baisse de plus en plus sous sa moyenne à long terme de 5,3 mois.

Ce n’est pas dire que tout est positif, partout. De légères baisses mensuelles des reventes observées en septembre à Calgary et Edmonton viennent rappeler que la reprise reste hésitante dans divers marchés où l’économie est faible. Les prix des maisons restent sous leur niveau d’un an plus tôt en Alberta et en Saskatchewan, et il faudra encore un peu de temps pour qu’une reprise de la demande mène à un raffermissement des prix dans ces marchés.

Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 0,5 % d’un mois à l’autre en septembre 2019. Il s’agit du quatrième gain consécutif de l’Indice.

L’IPP MLS® désaisonnalisé était plus haut en septembre que le mois précédent dans 13 des 18 marchés pour lequel l’Indice est calculé (tableau 1).

Depuis quelques mois, les prix des maisons se sont généralement stabilisés dans le Lower Mainland et dans les Prairies, après une période de baisse. La progression des prix a entamé une reprise dans les marchés de la grande région du Golden Horseshoe, rattrapant les hausses des prix dans les marchés plus à l’est.

La comparaison des prix à leur niveau d’un an plus tôt révèle de grandes variations d’un bout à l’autre du pays : ils ont surtout baissé dans l’Ouest, et surtout augmenté dans l’Est.

Les prix sont restés le plus loin sous leur niveau de l’année passée dans le Grand Vancouver et la vallée du Fraser (respectivement à ‑7,3 % et ‑4,8 %), bien que l’ampleur des baisses diminue. Ailleurs en Colombie-Britannique, depuis l’an passé, les prix des maisons ont augmenté sur l’île de Vancouver et dans la vallée de l’Okanagan (respectivement de 4 % et 1,1 %) ainsi que, très légèrement, à Victoria (de 0,4 %).

Les prix ont baissé en un an dans les marchés des Prairies, étant en septembre inférieurs d’environ 1 % à 4 %. Dans le même temps, dans la grande région du Golden Horseshoe, la progression des prix a recommencé à accélérer, dépassant nettement l’inflation générale des prix à la consommation. À Ottawa, Montréal et Moncton, la croissance des prix ne s’est jamais interrompue ces dernières années.

Toutes les catégories de propriétés de référence suivies par l’Indice avaient affiché une hausse d’une année à l’autre en août 2019, et les gains se sont amplifiés en septembre. Les prix des maisons unifamiliales à deux étages ont augmenté de 1,7 %, tandis que les prix des maisons en rangée et des appartements progressaient de 0,4 % et de 0,7 % respectivement.

En somme

Ce rapport concorde avec d’autres indicateurs récents d’une reprise sur le marché de l’habitation, à la faveur d’une baisse des taux d’intérêt hypothécaires. La série de données positives sur l’habitation donne à la Banque du Canada une raison de plus – outre les solides gains dans l’emploi, la hausse des taux de salaire et une croissance économique dépassant les prévisions au deuxième trimestre – de maintenir la stabilité des taux d’intérêt.

À la suite d’un apparent allègement des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, les taux avaient augmenté sensiblement le mois dernier. Le rendement des obligations du gouvernement du Canada est maintenant de 1,57 %, contre 1,42 % un mois plus tôt. Les taux hypothécaires ont aussi augmenté légèrement. L’élection fédérale est une source d’incertitude. Les promesses prononcées pendant la campagne pourraient créer de nouvelles pressions. Parmi les mesures proposées figurent une bonification de l’incitatif à l’achat d’une première maison, un assouplissement du test de résistance hypothécaire et une augmentation du crédit d’impôt pour l’achat d’une habitation. De telles mesures pourraient stimuler la demande à un moment où l’offre est limitée. Nous attendons de connaître les détails et le moment où le prochain gouvernement fera des annonces relatives au logement pour évaluer les répercussions sur le marché.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca