En somme : Le rapport de décembre sur l’emploi confirme la conviction actuelle de la Banque du Canada que malgré les vents contraires, l’économie canadienne reste relativement résiliente et de nouvelles réductions des taux d’intérêt ne sont pas nécessaires. Cette évaluation pourrait changer du jour au lendemain dans notre monde incertain, mais la banque centrale restera probablement sur sa position pour le moment. Au quatrième trimestre, la croissance économique a nettement faibli au Canada par suite de la faiblesse des dépenses des consommateurs et des entreprises. La Banque du Canada surveillera donc l’évolution des données. Nous prévoyons une croissance d’environ 1,8 % de l’économie en 2020, soit à peu près comme en 2019. Dans un contexte de resserrement des marchés du travail, l’écart de production s’est réduit, et l’économie tournera à la cadence potentielle sur le long terme selon nos prévisions.
Confiance des consommateurs en baisse
Les consommateurs semblent être moins optimistes que les économistes. Dans un sondage de fin d’année réalisé pour Bloomberg News par le groupe Nanos Research, 55 % des Canadiens croient qu’une récession est possible cette année, 33 % pensent qu’une récession est improbable, et 12 % sont incertains. Selon Bloomberg News, « le pessimisme traduit un sentiment de prudence répandu dans les ménages du pays, qui persiste depuis plus d’un an et qui a influé sur leur comportement ».
Hormis le logement, la croissance annuelle réelle de la consommation totale des ménages a été en moyenne de 1,1 % au cours des quatre derniers trimestres. Il s’agit du taux le plus faible depuis au moins 1962 sauf en période de récession. Autre signe de prudence, les taux d’épargne grimpent continuellement, et sont maintenant à leur plus haut niveau depuis 2015.
Selon Bloomberg : « Il y a aussi des indications que les inquiétudes des consommateurs se sont stabilisées. Les résultats du sondage ont peu changé par rapport à un sondage semblable réalisé en novembre. Un autre indicateur de la confiance des consommateurs – l’Indice de confiance canadienne Bloomberg Nanos – a fait une remontée en décembre après deux mois à la baisse, alors que les marchés boursiers s’envolaient à la fin de l’an dernier et que la confiance dans l’immobilier se rétablissait. »
Sans surprise, les craintes d’une récession se manifestent surtout dans les provinces des Prairies comme l’Alberta, où presque trois quarts des ménages voient un risque de récession en 2020. L’Alberta a fortement souffert de la chute des prix du pétrole depuis le milieu de 2014, et elle ne récupère que lentement. Une majorité des répondants de la Colombie-Britannique et de l’Ontario craignent aussi qu’un ralentissement soit imminent. Le Québec est la seule province où les optimistes sont plus nombreux que les pessimistes.
La confiance des consommateurs a baissé aussi aux États-Unis. Pourtant, les marchés boursiers des deux pays ont atteint de nouveaux sommets. Nous sommes dans la 11e année d’expansion économique, un record quant à la durée, mais non quant à l’ampleur. Au contraire des États-Unis, le Canada a profité depuis trois ans d’une forte augmentation de l’immigration qui a stimulé la croissance.
Les marchés canadiens du logement ont connu une reprise notable depuis l’imposition, le 1er janvier 2018, des tests de résistance hypothécaire B-20. Par ailleurs, il est probable que le prochain budget prévoira des incitatifs fiscaux. |