Selon les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), le ralentissement qui a commencé en mars face à des taux d’intérêt majorés s’est confirmé. En avril, les ventes résidentielles nationales ont chuté de 12,6 % d’un mois à l’autre. La baisse a amené les ventes mensuelles à leur plus bas niveau depuis l’été 2020 (voir le graphique ci-dessous).
Bien que la baisse nationale soit principalement attribuable au Grand Toronto, simplement en raison de la taille de ce marché, les ventes ont diminué dans 80 % des marchés locaux, et la plupart des autres grands marchés ont affiché des baisses à deux chiffres d’un mois à l’autre en avril. Les exceptions ont été Victoria, Montréal et Halifax-Dartmouth, où les ventes ont légèrement augmenté.
Le nombre de transactions réelles (non désaisonnalisées) en avril 2022 a baissé de 25,7 % par rapport au record pour ce mois établi l’année dernière. Comme on le constate depuis l’été dernier, les ventes d’avril se classent tout de même au troisième rang des ventes d’avril jamais enregistrées, derrière celles de 2021 et de 2016.
« Après environ deux années de résultats records, les marchés de l’habitation dans de nombreuses régions du Canada ont ralenti assez fortement au cours des deux derniers mois, en phase avec une hausse des coûts d’emprunt ainsi qu’une lassitude des acheteurs, a déclaré Jill Oudil, présidente de l’ACI. En ce qui concerne les acheteurs, ce ralentissement pourrait enfin leur donner plus de temps pour examiner les options sur le marché. Du côté des propriétaires-vendeurs, il pourrait entraîner un retour à des stratégies de marketing plus traditionnelles. »
« Après avoir entendu pendant 12 ans que “les taux d’intérêt seront bientôt augmentés”, voilà qu’on y est, a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal à l’ACI. Mais, ce qui est important, ce ne sont pas les mesures que la Banque du Canada a prises jusqu’à présent, mais plutôt le resserrement rapide et soutenu attendu dans tous les marchés pour le reste de l’année; ce resserrement a déjà influencé les taux hypothécaires fixes. Certes, pour cette même raison, ces taux sont en hausse depuis le début de 2021. Alors pourquoi le marché réagit-il si fortement maintenant? C’est probablement parce que les taux réduits habituels sur cinq ans sont passés, en à peine un mois, de légèrement supérieurs à 3 % à un peu plus de 4 %. Le taux de la simulation de crise est le plus élevé entre 5,25 % et le taux contractuel majoré de 2 %. Pour les emprunteurs à taux fixe, il vient de passer de 5,25 % à juste au-dessus de 6 %, soit une augmentation de presque 1 % en un mois! La Banque du Canada n’aura pas besoin d’intervenir bien davantage pour que cette situation commence à influencer aussi les taux variables. » |