Le marché canadien du logement a poursuivi sa reprise en juin et au début de juillet
Voilà encore des bonnes nouvelles aujourd’hui pour le marché de l’habitation. Les ventes résidentielles ont augmenté de 63 % de plus en juin, revenant aux niveaux normaux pour le mois. Elles sont d’environ 150 % supérieures aux niveaux enregistrés en avril, quand le confinement pour la pandémie paralysait l’économie (voir le graphique ci-dessous). Selon les données publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), l’activité était vive sur les plus grands marchés immobiliers du Canada. Les ventes ont augmenté de 83,8 % (d’un mois à l’autre) dans le Grand Toronto, de 75,1 % à Montréal, de 60,3 % dans le Grand Vancouver, de 99,7 % dans la vallée du Fraser, de 54,9 % à Calgary, de 59 % à Edmonton, de 22,5 % à Winnipeg, de 34,8 % à Hamilton-Burlington, de 67,9 % à London et St. Thomas, de 55,6 % à Ottawa et de 43,6 % à Québec. Ces gains mensuels révèlent la demande refoulée qui aurait donné un printemps exceptionnel pour l’immobilier.
En comparaison d’un an plus tôt, les ventes nationales de maisons étaient en hausse de 15,2 % en juin.
Des données empiriques indiquent que les ventes continuaient de bien se porter les premières semaines de juillet. Jusqu’à présent ce mois-ci, le suivi quotidien indiquerait que l’activité s’est encore renforcée en juillet. « Les courtiers et agents à l’échelle du pays constatent une reprise de plus en plus marquée des activités », affirme Costa Poulopoulos, président de l’ACI.
Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions a fait un nouveau bond, de 49,5 %, en juin par rapport au mois précédent. Des gains ont été enregistrés dans tout le pays.
Le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré pour atteindre 63,7 % en juin, par rapport à 58,5 % en mai. On comptait seulement 3,6 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de juin 2020, le plus bas niveau en 16 ans pour cette mesure.
Prix des maisons
En juin 2020, l’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 0,5 %, comparativement à celui de mai (voir le tableau ci-dessous). Parmi les 20 marchés que l’Indice mesure actuellement, 17 ont affiché des hausses d’un mois à l’autre.
D’une manière générale, la hausse des prix s’accélère de nouveau à l’est du Manitoba, sauf à Toronto pour l’instant. Les prix sont également en hausse en Colombie-Britannique, sauf à Vancouver. Ils sont toutefois en baisse à Calgary, tandis qu’ailleurs dans les Prairies, ils sont soit stables, soit en hausse.
Comme d’habitude, l’évolution des prix annoncée par les chambres immobilières locales (comme la TREB à Toronto) était trompeuse, parce que les types et les tailles des maisons vendues au cours d’un mois varient. L’IPP MLS® est un moyen plus précis d’évaluer les tendances des prix, parce qu’il corrige les distorsions occasionnées par les fluctuations dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.
Le prix moyen national réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays en juin 2020 se situait à presque 539 000 $, soit 6,5 % de plus qu’au même mois l’année dernière.
Le prix moyen national est fortement influencé par les ventes dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, deux des marchés les plus actifs et les plus chers au Canada. En excluant ces deux marchés du calcul, le prix moyen national baisse de presque 107 000 $. Dans les mois à venir, les fluctuations des ventes dans ces deux marchés en particulier pourraient avoir un effet multiplicateur considérable sur le prix moyen national, que ce soit à la hausse ou à la baisse.
En somme
La SCHL a récemment prédit que le prix moyen des maisons vendues au pays baissera de 9 % à 18 % en 2020, et pourrait ne retrouver le niveau de la fin 2019 qu’en 2022. Je continue de croire que cette prévision est excessivement pessimiste. Nous voici au deuxième semestre de 2020, et le prix moyen national a augmenté de 6,5 % par rapport à un an plus tôt.
La bonne nouvelle est que le marché du logement contribue à la relance de l’économie. Il reste de l’incertitude sur le cours que suivra la pandémie de COVID-19, mais le gouvernement du Canada a très bien géré la situation, tant du point de vue de la santé publique que sur les plans budgétaire et monétaire. Il suffit de constater la débâcle au sud de la frontière pour comprendre que nous nous en tirons bien. La progression de l’économie ici dépendra du virus. Nul ne sait ce qu’elle sera, mais le Canada est sur la voie d’une pleine reprise. Il se peut seulement que le chemin soit long et tortueux.
La Banque du Canada a tenu aujourd’hui sa première réunion avec Tiff Macklem à la barre. Elle a estimé qu’il faudra deux ans pour se remettre pleinement de la pandémie. (Nous y reviendrons dans le prochain courriel.)