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16 Avr

Les ventes et les inscriptions de maisons chutent en mars alors que la Banque du Canada accroît son soutien économique

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Publié par: Robert Perrier

Les ventes et les inscriptions de maison sont à l’arrêt, comme le reste de l’économie dans la deuxième moitié de mars
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Le marché du logement est une autre victime du virus

Selon les données publiées aujourd’hui par L’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles nationales ont chuté de 14,3 % d’un mois à l’autre en mars. C’est la première indication nationale des répercussions de l’isolement social. La perturbation économique et les mises à pied massives ont fait que les acheteurs et les propriétaires vendeurs ont de plus en plus battu en retraite dans la deuxième moitié du mois.

La vaste majorité des marchés locaux ont affiché une baisse des transactions d’un mois à l’autre. Ce recul a affecté les plus grands marchés au pays : Grand Toronto (-20,8 %), Montréal (-13,3 %), Grand Vancouver (-2,9 %), vallée du Fraser (-13,6 %), Calgary (-26,3 %), Edmonton (-13,2 %), Winnipeg (-7,3 %), Hamilton-Burlington (-24,9 %) et Ottawa (-7,9 %).

Les ventes réelles (non désaisonnalisées) étaient tout de même en hausse de 7,8 % par rapport à mars 2019, un mois tranquille, mais cette hausse était nettement inférieure à celle de presque 30 % enregistrée en février par rapport à un an plus tôt.

« Le monde n’est pas près d’oublier mars 2020, a dit Jason Stephen, président de l’ACI. Au Canada, les ventes résidentielles et les inscriptions étaient en hausse, ce qui annonçait un printemps chargé pour les courtiers et agents immobiliers. Le vendredi 13, tout a tourné au cauchemar. Les membres de l’ACI respectent les directives et les conseils du gouvernement et adoptent des technologies virtuelles leur permettant de poursuivre les visites de propriétés avec les clients déjà présents sur le marché et de préparer les documents requis. »

« Les statistiques de mars 2020 reflètent deux réalités bien distinctes, explique Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI. La forte croissance des ventes et des prix a eu lieu durant la période pré-COVID-19. Pour comprendre ce que nous réservent les prochains mois, il faut regarder les chiffres de la deuxième moitié de mars et ne pas oublier que c’est seulement à la quatrième semaine que le ralentissement le plus important a eu lieu. Les données préliminaires de la première semaine d’avril suggèrent que le nombre de ventes et le nombre de nouvelles inscriptions n’ont atteint que la moitié de leur niveau habituel pour cette période de l’année. »

Nouvelles inscriptions
Le nombre de nouvelles inscriptions était en baisse de 12,5 % en mars par rapport au mois précédent. Comme pour les ventes, la baisse est généralisée dans l’ensemble du pays.

Comme les ventes et les inscriptions affichent des ralentissements assez similaires en mars, le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a reculé légèrement, à 64 %, contre 65,4 % en février. L’équilibre du marché est donc très peu affecté, un résultat surprenant compte tenu de l’ampleur des pressions économiques et sociales engendrées par la crise que subissent les acheteurs et les propriétaires vendeurs.

La comparaison du ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions à la moyenne à long terme montre qu’environ les deux tiers de tous les marchés locaux étaient en équilibre en mars 2020. Les autres marchés continuaient presque tous de favoriser les propriétaires vendeurs.

On comptait 4,3 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de mars 2020. Bien qu’il s’agisse d’une hausse par rapport aux 3,8 mois en février, le plus bas niveau depuis presque 15 ans, il reste que c’est presque un mois de moins que la moyenne à long terme de 5,2 mois. Comme le nombre total d’inscriptions a poursuivi son recul en mars, la chute d’un mois à l’autre est entièrement attribuable à l’effondrement des ventes.

Le nombre de mois d’inventaire dépasse largement la moyenne à long terme dans les provinces des Prairies et à Terre-Neuve-et-Labrador. En revanche, la mesure demeure bien en deçà des moyennes à long terme en Ontario, au Québec et dans les Maritimes. La mesure demeure bien équilibrée en Colombie-Britannique.

Prix des maisons
Comme cette mesure reste près de sa moyenne récente et que l’impact de la COVID-19 sur les ventes et les inscriptions n’est visible que vers la fin du mois de mars, il faudra sans doute un peu plus de temps avant que le contrecoup sur les prix ne se fasse sentir. Les mesures de prix en mars 2020 reflétaient des marchés bouillonnants et un printemps qui démarrait activement dans bien des régions du Canada, mais c’était avant l’imposition des mesures de distanciation sociale.

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 0,8 % en mars 2020 comparativement à février. Il s’agit du dixième gain mensuel consécutif de l’Indice.

En mars 2020, les résultats de l’IPP MLS® étaient en hausse par rapport au mois précédent dans 16 des 19 marchés mesurés par l’Indice. (Voir le tableau ci-dessous.)

Dans les grands marchés des Prairies, la tendance des prix était à la baisse à Calgary et à Edmonton en début d’année, mais a été globalement stable depuis le début de l’année passée. À Saskatoon, les prix ont également été stables au cours de l’année dernière, tandis qu’à Regina ils ont poursuivi leur mouvement à la baisse. À Winnipeg, les prix suivent une légère tendance à la hausse depuis le début de 2019.

Entre-temps, le redressement du prix des propriétés va bon train en Colombie-Britannique et dans la région du Grand Golden Horseshoe, en Ontario. Plus à l’est, la croissance des prix à Ottawa, à Montréal et à Moncton se poursuit comme elle le fait depuis un certain temps déjà. À Ottawa et à Montréal, la hausse des prix s’est accélérée au début de 2020.

En somme : De toute évidence, nous n’en sommes qu’au début, mais la chute des ventes et des nouvelles inscriptions dans la deuxième moitié de mars révèle un repli de l’activité immobilière qui durera vraisemblablement jusqu’à ce que la distanciation sociale soit levée et que tous se sentent suffisamment en sécurité pour reprendre leurs activités normales. Il y aura sans doute alors d’amples possibilités d’achat. Pour le moment toutefois, le marché du logement en est un de plus qui contribue à l’effondrement de l’économie.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca