C’est sans surprise que l’activité dans le marché du logement a ralenti en janvier, à la suite du devancement des ventes attribuable au fait que les acheteurs se sont précipités à acheter avant l’application des changements aux règles hypothécaires en 2018. La mise en œuvre des nouvelles lignes directrices B-20 du BSIF qui s’est effectuée le 1er janvier exige que les emprunteurs dont le prêt n’est pas assuré se voient imposer une simulation de crise à un taux hypothécaire qui est de 200 points de base au-dessus du taux contractuel des institutions financières assujetties à la réglementation fédérale.
Les statistiques publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) révèlent qu’en janvier, l’activité sur le marché de l’habitation a reculé au niveau mensuel le plus faible en trois ans. Les ventes étaient en baisse dans 75 % de tous les marchés locaux, y compris la quasi-totalité des grands centres urbains. Bon nombre des reculs les plus importants (en pourcentage) ont été constatés dans les marchés du Grand Golden Horseshoe (GGH), où les ventes avaient connu un regain à la toute fin de l’année dernière après l’annonce d’un resserrement des règles hypothécaires à compter de janvier.
Les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une baisse de 2,4 % depuis janvier 2017, mais se rapprochaient de la moyenne sur 10 ans pour le mois de janvier. Les ventes se situaient à des niveaux inférieurs à ceux de l’an dernier à pareille date dans près de la moitié de tous les marchés locaux, ceux du GGH étant en tête. Par contre, les ventes ont augmenté sur une base d’une année à l’autre dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, sur l’île de Vancouver, dans la région de l’Okanagan, à Edmonton, à Montréal, dans le Grand Moncton et à Halifax-Dartmouth.
Selon le président de l’ACI Andrew Peck, « L’accumulation des modifications apportées aux règles hypothécaires, qui sont entrées en vigueur le 1er janvier, a semé l’incertitude et la confusion chez les acheteurs. De plus, ces modifications n’abordent d’aucune façon les préoccupations du gouvernement relativement aux prix des maisons, lesquels sont attribuables à une pénurie continue de propriétés dans d’importants marchés comme Vancouver et Toronto. Ces préoccupations ne s’estomperont pas tant que la question de la pénurie n’aura pas été réglée. »
Le nombre de nouvelles inscriptions a considérablement chuté
Le nombre de nouvelles inscriptions a plongé de 21,6 % en janvier, pour atteindre son niveau le plus bas depuis le printemps 2009. Le nombre de nouvelles inscriptions a chuté dans environ 85 % de tous les marchés locaux, principalement en raison d’une baisse considérable dans le Grand Toronto. On a aussi constaté de fortes baisses dans le Lower Mainland de la Colombie-Britannique, sur l’île de Vancouver et dans la région de l’Okanagan, de même qu’à Hamilton-Burlington, Oakville-Milton, Kitchener-Waterloo, London et St. Thomas, Kingston et Ottawa. Ces marchés correspondent de près à ceux qui ont enregistré les plus fortes chutes des ventes en janvier.
Les nouvelles inscriptions ayant affiché une baisse supérieure à celle des ventes, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré à 63,6 % en janvier, par rapport au niveau auquel il se maintenait depuis mai dernier, soit de près de 55 % à un peu moins de 60 %.
On parle normalement d’un marché national du logement équilibré lorsque le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions se situe entre 40 et 60 %; les résultats en dessous ou au-dessus de cette étendue indiquent qu’il s’agit respectivement d’un marché favorable à l’acheteur ou au propriétaire-vendeur. Cela dit, la fourchette d’équilibre varie d’un marché local à l’autre.
Si l’on effectue une comparaison entre le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et sa moyenne à long terme, un peu plus de la moitié de l’ensemble des marchés locaux était en équilibre en janvier 2018. Dans bon nombre de marchés, le ratio a augmenté d’un écart type ou plus par rapport à sa moyenne à long terme au cours du mois de janvier en raison d’importantes baisses sur le plan de l’offre.
Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande de logements. Il représente le nombre de mois qu’il faudrait compter pour vendre tout l’inventaire actuel au taux de vente actuel.
On comptait 5 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de janvier 2018, ce qui s’approche de la moyenne à long terme de 5,2 mois. |