En somme
Toutes les banques centrales (sauf celle du Japon) font face à une inflation bien supérieure à ce qui était prévu. L’augmentation de l’inflation annuelle au-delà de 8 % fera que la Banque du Canada continuera de resserrer sa politique, bien que les chiffres indiquent un certain relâchement. Par exemple, les prix des aliments semblent s’atténuer, et l’inflation des prix de l’essence a peut-être dépassé son sommet. Les prix des aliments étaient en hausse de 0,1 % en juin, la plus faible augmentation depuis un an. Les coûts du logement ont augmenté de 0,4 %, la plus faible marge depuis novembre. Statistique Canada l’attribue à une baisse des commissions immobilières à la suite d’un ralentissement du marché.
Avec un peu de chance, les pressions sur les prix seraient à leur sommet. Le graphique ci-dessous indique les plus récentes prévisions d’inflation de la Banque du Canada, publiées la semaine passée dans le Rapport sur la politique monétaire de juillet. La Banque du Canada a estimé que l’inflation sera en moyenne de 8 % jusqu’au troisième trimestre de 2022, puis ralentira.
D’après le marché des swaps, les opérateurs boursiers parient que la banque centrale augmentera encore son taux directeur de 75 points de base lors de sa prochaine réunion, le 7 septembre, après la hausse d’un plein point de pourcentage de la semaine passée. Le taux à un jour passerait ainsi de 2,25 % à 3,25 %, soit au-dessus de la plage que la Banque considère comme neutre. Le taux préférentiel passerait alors de 4,7 % à 5,45 %, entraînant une hausse de 75 points de base des taux hypothécaires variables. La décision de la semaine passée a porté les taux hypothécaires variables à environ 4,25 %, et le taux d’admissibilité correspondant à 6,25 % – au lieu des 5,25 % d’avant la décision. Par conséquent, l’écart entre le taux d’admissibilité pour un prêt hypothécaire à taux fixe et un prêt à taux variable s’est réduit à seulement 100 points de base. C’est son plus bas niveau depuis des années. Cette situation continue certainement de ralentir l’activité immobilière, réduisant la croissance économique au Canada.
La question reste posée : est-ce que la Banque du Canada réussira à réduire l’inflation sans déclencher une récession? Restez à l’écoute! |