Nouveaux records des ventes et des prix des maisons au Canada en septembre
Selon les données de septembre publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles nationales ont grimpé de 0,9 % d’un mois à l’autre (voir le graphique ci-dessous). Voilà qui confirme la reprise entamée il y a cinq mois sur un marché plus serré que jamais.
« Aux pénuries historiques de propriétés dans plusieurs régions s’ajoute une concurrence féroce entre les acheteurs, ce qui a poussé les prix à la hausse, a déclaré Costa Poulopoulos, président de l’ACI. Cette situation s’explique en grande partie par la demande qui s’est accumulée au printemps et qui s’est manifestée au cours de l’été, lorsque notre économie a repris de la vigueur. »
Selon Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI : « Plusieurs explications de cette conjoncture ont été avancées, notamment : la demande refoulée en raison du confinement, le soutien continu du gouvernement, des taux d’intérêt incroyablement bas, et la répartition des pertes d’emploi. Je tiens aussi à souligner que les ventes et le resserrement des marchés frôlaient déjà les niveaux record en février, soit tout près de l’état actuel et d’un marché plus déséquilibré que jamais. Mais, je pense qu’un autre facteur à noter, qui est sans précédent, est la nouvelle importance que les gens ont accordée au foyer pendant cette période. Il est devenu notamment le bureau, la salle de classe des enfants, la salle de sport et le parc. L’espace personnel a plus de valeur que jamais. »
L’augmentation modeste du nombre de maisons vendues à l’échelle nationale repose sur un ensemble de résultats mixtes, où environ 60 % des marchés locaux ont enregistré des gains. Les augmentations des ventes à Ottawa, dans le Grand Vancouver, à l’île de Vancouver, à Calgary et à Hamilton-Burlington ont été compensées en grande partie par des baisses dans le Grand Toronto et à Montréal. Cependant, l’activité sur les deux plus grands marchés canadiens demeure très forte.
En septembre, les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une hausse de 45,6 % d’une année à l’autre. Il s’agit d’un nouveau record pour septembre, par une marge de quelque 20 000 transactions, soit l’équivalent d’un mois de septembre habituel plus un mois de décembre complet. D’une année à l’autre, les ventes étaient en hausse dans presque tous les marchés de l’habitation canadiens.
Nouvelles inscriptions
Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a baissé de 10,2 % en septembre, ce qui a inversé la tendance vers des niveaux record observée en août. Les nouvelles inscriptions étaient en baisse dans deux tiers des marchés locaux, en particulier à Vancouver et dans les environs, ainsi que dans le Grand Toronto.
Compte tenu de la hausse des ventes et de la baisse de l’offre en septembre, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré pour s’établir à 77,2 % – le pourcentage le plus élevé en près de 20 ans et le troisième résultat mensuel le plus élevé jamais enregistré.
Si l’on compare les ratios des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, environ le tiers de l’ensemble des marchés locaux était en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme). Les deux autres tiers du marché se situaient au-delà des normes à long terme, largement au-delà dans bien des cas.
On comptait à peine 2,6 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de septembre 2020, soit le niveau le plus bas jamais enregistré. À l’échelle locale, certains marchés de l’Ontario comptent maintenant des semaines d’inventaire plutôt que des mois. Une grande partie de la province de l’Ontario en est à environ un mois d’inventaire ou moins.
Prix des maisons
L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 1,3 % d’un mois à l’autre en septembre 2020. Sur les 39 marchés que l’Indice mesure actuellement, tous sauf deux ont connu une hausse entre août et septembre.
Comme les acheteurs s’éloignent de plus en plus des centres-villes, l’ACI a ajouté un grand nombre de marchés ontariens à l’IPP MLS® ce mois-ci. La liste comprend la région de Bancroft, la région de Brantford, Cambridge, Grey-Bruce-Owen Sound, Huron-Perth, Kawartha Lakes, Kitchener-Waterloo, les Lakelands (Muskoka-Haliburton-Orillia-Parry Sound), London et St. Thomas, Mississauga, North Bay, Northumberland Hills, Peterborough et les Kawartha, Quinte et district, Simcoe et district, la région sud de la baie Georgienne, le district de Tillsonburg et Woodstock-Ingersoll.
L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a connu une hausse d’une année à l’autre de 10,3 % en septembre. Il s’agit de la plus importante hausse depuis août 2017. Les gains les plus importants d’une année à l’autre, de l’ordre de 22 % à 23 %, ont été enregistrés dans la région de Bancroft, à Quinte et district, à Ottawa et à Woodstock-Ingersoll.
Ensuite, l’augmentation des prix a été de l’ordre de 15 % à 20 % d’une année à l’autre à Barrie, à Hamilton, à Niagara, à Guelph, à Brantford, à Cambridge, à Grey-Bruce-Owen Sound, à Huron-Perth, dans les Lakelands, à London et St. Thomas, à North Bay, à Simcoe et district, dans la région sud de la baie Georgienne, dans le district de Tillsonburg et à Montréal.
Une hausse des prix de l’ordre de 10 % à 15 % comparativement à septembre 2019 a été enregistrée dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton, à Kawartha Lakes, à Kitchener-Waterloo, à Mississauga, à Northumberland Hills, à Peterborough et les Kawartha, et dans le Grand Moncton.
Les hausses de prix d’une année à l’autre se situaient près de 5 % dans le Grand Vancouver, dans la vallée du Fraser, dans la vallée de l’Okanagan, à Regina, à Saskatoon et à Québec. À Victoria et ailleurs sur l’île de Vancouver, ainsi qu’à St. John’s, les gains étaient d’environ la moitié de moins, tandis qu’à Calgary et à Edmonton, les prix sont demeurés sensiblement les mêmes d’une année à l’autre.
Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés au pays a atteint un autre record en septembre 2020. Il a franchi pour la première fois la barre des 600 000 $, atteignant environ 604 000 $. Il s’agit d’une hausse de 17,5 % par rapport au même mois l’année dernière.
En somme
La santé du marché du logement est en bonne partie attribuable aux taux hypothécaires plus bas que jamais et à la demande refoulée des ménages qui ont maintenu leur niveau de revenu pendant la pandémie. Les ménages les plus durement touchés sont ceux de petits salariés dans les secteurs de l’hébergement, de la restauration et des voyages. Ce sont eux qui ont le moins les moyens de faire face aux difficultés, et ils ne sont généralement pas propriétaires de maisons.
La bonne nouvelle est que le marché du logement contribue à la relance de l’économie.