Retour au blog
7 Déc

Pas de surprises de la Banque du Canada

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Les emplois surpassent les attentes au Canada en mars, mais la croissance des salaires stagne
Elle maintient sa position et augmentera les taux uniquement avec précaution

La Banque du Canada a maintenu son taux de financement à un jour à 1 % encore une fois, après les deux hausses consécutives lors des rencontres de juillet et de septembre. On s’attendait généralement à ce que la Banque reprenne son souffle cette fois-ci malgré le rapport de novembre sur l’emploi qui a été plus vigoureux que prévu et la récente hausse de l’inflation. La banque centrale constate un ralentissement continu dans le marché du travail, y faisant probablement référence comme étant une faiblesse persistante de la moyenne des heures travaillées. De plus, la Banque a souligné que « malgré une hausse de l’emploi et des taux d’activité, d’autres indicateurs témoignent d’une marge continue – quoique décroissante – de ressources inutilisées sur le marché du travail. » La hausse de l’inflation a été jugée comme étant de courte durée, reflétant surtout l’augmentation du prix de l’essence. Par contre, la croissance du PIB au cours du troisième trimestre a été conforme aux attentes de la Banque, s’établissant à 1,7 %. On s’attendait à ce que la croissance canadienne ralentisse au troisième trimestre, tout en demeurant supérieure à celle de la production potentielle au cours du deuxième semestre de l’année.
Les dépenses de consommation sont demeurées très élevées, et les investissements des entreprises et les dépenses publiques en infrastructure contribuent à la croissance. On s’attend à ce que le déclin marqué dans les exportations au cours du troisième trimestre soit temporaire. « L’activité dans le secteur du logement a continué à se modérer, comme prévu. »

Le Conseil de direction a réitéré qu’il faut faire preuve de prudence, car l’économie mondiale est de plus en plus incertaine, notamment en raison de l’évolution géopolitique et des politiques commerciales. Les négociations de l’ALENA demeurent une source d’inquiétude. « Quoique des taux d’intérêt plus élevés soient probablement nécessaires avec le temps, le Conseil continuera à faire preuve de circonspection et sera guidé par les nouvelles données sur lesquelles il se fonde pour évaluer la sensibilité de l’économie aux taux d’intérêt, l’évolution des capacités économiques et la dynamique de la croissance des salaires et de l’inflation. »
Conclusion : la banque centrale n’est pas pressée de ralentir l’économie, et même si elle l’était, selon son estimation, les taux d’intérêt demeurent à deux points de pourcentage sous ce qu’elle considérerait comme étant « neutre ». L’énoncé de politique a invoqué une forte croissance globale, des prix du pétrole plus élevés et des conditions financières assouplies, mais il n’en demeure pas moins que l’incertitude et la prudence dominaient. Contrairement aux rapports précédents, il n’y a eu aucune référence à la valeur du dollar canadien. La valeur du dollar s’est renforcée plus tôt cette année, mais elle s’est effondrée depuis septembre, fléchissant davantage aujourd’hui. Les marchés obligataires et boursiers ont repris à la suite de cette nouvelle.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca