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22 Mar

On s’attendait à une position plus ferme de la part de la Banque centrale américaine

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Publié par: Robert Perrier

Le Federal Open Market Committee (FOMC) s’est réuni cette semaine, pour la première fois sous la présidence de Jerome Powell. Par décision unanime, le comité a augmenté la fourchette cible du taux des fonds fédéraux de 25 points de base, ce dernier passant ainsi de 1,5 % à 1,75 %. Contrairement à la Banque du Canada, laquelle a comme seul objectif de cibler l’inflation à un taux approximatif de 2 %, la Réserve fédérale a un double mandat statutaire qui consiste à favoriser la stabilité des prix et l’emploi maximal.

Aux États-Unis, les conditions d’emploi demeurent vigoureuses et l’économie continue de croître à un rythme modéré. L’inflation demeure sous la cible de la Banque malgré le déclin rapide du chômage qui se situe à 4,1 %. Le taux de croissance des dépenses des ménages et des investissements fixes des entreprises a ralenti comparativement à leur rythme effréné du quatrième trimestre.

Quant aux prévisions trimestrielles de la Fed en ce qui concerne les conditions économiques et financières, les décideurs étaient divisés quant à leur perspective du taux d’intérêt directeur en 2018. Sept dirigeants ont projeté qu’au moins quatre hausses d’un quart de point seraient appropriées cette année, alors que huit s’attendaient à ce qu’un maximum de trois augmentations soit justifié. Cela va directement à l’encontre des attentes du marché selon lesquelles la Banque du Canada haussera son taux seulement fois cette année et représente une raison importante pour laquelle la valeur du dollar canadien a considérablement chuté par rapport au dollar américain au cours des dernières semaines, bien que le huard ait affiché une tendance à la hausse à la suite de la décision de la Banque centrale qui a entraîné un fort repli du dollar américain.

Les dirigeants de la Banque centrale américaine prévoient un taux des fonds fédéraux de 2,9 % d’ici la fin de 2019, laissant entendre que trois hausses de taux auraient lieu l’an prochain, comparativement à seulement deux en 2019 qui sont survenues dans la dernière ronde de prévisions de décembre. Ils ont prévu que les fonds fédéraux seraient à un taux de 3,4 % en 2020, à la hausse comparativement à 3,1 % en décembre, selon l’estimation médiane.

L’estimation médiane quant à la croissance économique cette année a augmenté à 2,7 %, alors qu’elle se situait à 2,5 % en décembre, indiquant la confiance envers les consommateurs américains malgré la récente faiblesse des ventes au détail. L’estimation de 2019 a augmenté à 2,4 % alors qu’elle était fixée à 2,1 %. On prévoit que la projection de la croissance du PIB pour 2020 se maintiendra à 2,0 %. Les dirigeants de la Réserve fédérale prévoient une croissance cette année et l’année prochaine en raison des réductions d’impôt votées par les Républicains en décembre.

Ces projections sont au-dessus de l’estimation de la Réserve fédérale quant au taux de croissance économique viable à long terme de l’économie américaine qui est de 1,8 %, un chiffre qui cadre à peu près avec l’analyse de la Banque du Canada pour notre pays. La mesure de réduction des impôts a été intégrée dans une économie qui connaissait déjà une pénurie de main-d’œuvre. La Réserve fédérale estime que le niveau non inflationniste de chômage à long terme sera d’environ 4,5 %, c’est-à-dire de beaucoup supérieur à celui d’aujourd’hui qui se situe à 4,1 %, son plus bas niveau depuis près de 20 ans, suggérant que l’inflation est susceptible d’augmenter au cours des prochains mois.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion
drcooper@dominionlending.ca