19 Oct

Nouveaux records des ventes et des prix des maisons au Canada en septembre

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Publié par: Robert Perrier

Nouveaux records des ventes et des prix des maisons au Canada en septembre

Selon les données de septembre publiées aujourd’hui par l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes résidentielles nationales ont grimpé de 0,9 % d’un mois à l’autre (voir le graphique ci-dessous). Voilà qui confirme la reprise entamée il y a cinq mois sur un marché plus serré que jamais.

« Aux pénuries historiques de propriétés dans plusieurs régions s’ajoute une concurrence féroce entre les acheteurs, ce qui a poussé les prix à la hausse, a déclaré Costa Poulopoulos, président de l’ACI. Cette situation s’explique en grande partie par la demande qui s’est accumulée au printemps et qui s’est manifestée au cours de l’été, lorsque notre économie a repris de la vigueur. »

Selon Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI : « Plusieurs explications de cette conjoncture ont été avancées, notamment : la demande refoulée en raison du confinement, le soutien continu du gouvernement, des taux d’intérêt incroyablement bas, et la répartition des pertes d’emploi. Je tiens aussi à souligner que les ventes et le resserrement des marchés frôlaient déjà les niveaux record en février, soit tout près de l’état actuel et d’un marché plus déséquilibré que jamais. Mais, je pense qu’un autre facteur à noter, qui est sans précédent, est la nouvelle importance que les gens ont accordée au foyer pendant cette période. Il est devenu notamment le bureau, la salle de classe des enfants, la salle de sport et le parc. L’espace personnel a plus de valeur que jamais. »

L’augmentation modeste du nombre de maisons vendues à l’échelle nationale repose sur un ensemble de résultats mixtes, où environ 60 % des marchés locaux ont enregistré des gains. Les augmentations des ventes à Ottawa, dans le Grand Vancouver, à l’île de Vancouver, à Calgary et à Hamilton-Burlington ont été compensées en grande partie par des baisses dans le Grand Toronto et à Montréal. Cependant, l’activité sur les deux plus grands marchés canadiens demeure très forte.

En septembre, les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une hausse de 45,6 % d’une année à l’autre. Il s’agit d’un nouveau record pour septembre, par une marge de quelque 20 000 transactions, soit l’équivalent d’un mois de septembre habituel plus un mois de décembre complet. D’une année à l’autre, les ventes étaient en hausse dans presque tous les marchés de l’habitation canadiens.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a baissé de 10,2 % en septembre, ce qui a inversé la tendance vers des niveaux record observée en août. Les nouvelles inscriptions étaient en baisse dans deux tiers des marchés locaux, en particulier à Vancouver et dans les environs, ainsi que dans le Grand Toronto.

Compte tenu de la hausse des ventes et de la baisse de l’offre en septembre, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré pour s’établir à 77,2 % – le pourcentage le plus élevé en près de 20 ans et le troisième résultat mensuel le plus élevé jamais enregistré.

Si l’on compare les ratios des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, environ le tiers de l’ensemble des marchés locaux était en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme). Les deux autres tiers du marché se situaient au-delà des normes à long terme, largement au-delà dans bien des cas.

On comptait à peine 2,6 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de septembre 2020, soit le niveau le plus bas jamais enregistré. À l’échelle locale, certains marchés de l’Ontario comptent maintenant des semaines d’inventaire plutôt que des mois. Une grande partie de la province de l’Ontario en est à environ un mois d’inventaire ou moins.

Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 1,3 % d’un mois à l’autre en septembre 2020. Sur les 39 marchés que l’Indice mesure actuellement, tous sauf deux ont connu une hausse entre août et septembre.

Comme les acheteurs s’éloignent de plus en plus des centres-villes, l’ACI a ajouté un grand nombre de marchés ontariens à l’IPP MLS® ce mois-ci. La liste comprend la région de Bancroft, la région de Brantford, Cambridge, Grey-Bruce-Owen Sound, Huron-Perth, Kawartha Lakes, Kitchener-Waterloo, les Lakelands (Muskoka-Haliburton-Orillia-Parry Sound), London et St. Thomas, Mississauga, North Bay, Northumberland Hills, Peterborough et les Kawartha, Quinte et district, Simcoe et district, la région sud de la baie Georgienne, le district de Tillsonburg et Woodstock-Ingersoll.

L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a connu une hausse d’une année à l’autre de 10,3 % en septembre. Il s’agit de la plus importante hausse depuis août 2017. Les gains les plus importants d’une année à l’autre, de l’ordre de 22 % à 23 %, ont été enregistrés dans la région de Bancroft, à Quinte et district, à Ottawa et à Woodstock-Ingersoll.

Ensuite, l’augmentation des prix a été de l’ordre de 15 % à 20 % d’une année à l’autre à Barrie, à Hamilton, à Niagara, à Guelph, à Brantford, à Cambridge, à Grey-Bruce-Owen Sound, à Huron-Perth, dans les Lakelands, à London et St. Thomas, à North Bay, à Simcoe et district, dans la région sud de la baie Georgienne, dans le district de Tillsonburg et à Montréal.

Une hausse des prix de l’ordre de 10 % à 15 % comparativement à septembre 2019 a été enregistrée dans le Grand Toronto, à Oakville-Milton, à Kawartha Lakes, à Kitchener-Waterloo, à Mississauga, à Northumberland Hills, à Peterborough et les Kawartha, et dans le Grand Moncton.

Les hausses de prix d’une année à l’autre se situaient près de 5 % dans le Grand Vancouver, dans la vallée du Fraser, dans la vallée de l’Okanagan, à Regina, à Saskatoon et à Québec. À Victoria et ailleurs sur l’île de Vancouver, ainsi qu’à St. John’s, les gains étaient d’environ la moitié de moins, tandis qu’à Calgary et à Edmonton, les prix sont demeurés sensiblement les mêmes d’une année à l’autre.

Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés au pays a atteint un autre record en septembre 2020. Il a franchi pour la première fois la barre des 600 000 $, atteignant environ 604 000 $. Il s’agit d’une hausse de 17,5 % par rapport au même mois l’année dernière.

En somme

La santé du marché du logement est en bonne partie attribuable aux taux hypothécaires plus bas que jamais et à la demande refoulée des ménages qui ont maintenu leur niveau de revenu pendant la pandémie. Les ménages les plus durement touchés sont ceux de petits salariés dans les secteurs de l’hébergement, de la restauration et des voyages. Ce sont eux qui ont le moins les moyens de faire face aux difficultés, et ils ne sont généralement pas propriétaires de maisons.

La bonne nouvelle est que le marché du logement contribue à la relance de l’économie.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
15 Oct

L’emploi va mieux que prévu en septembre au Canada

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Publié par: Robert Perrier

 

Le Canada a récupéré trois quarts des emplois perdus à cause de la pandémie

Les résultats de l’Enquête sur la population active (EPA) de septembre, qui viennent d’être publiés par Statistique Canada, rendent compte de la situation du marché du travail pendant la semaine allant du 13 au 19 septembre, six mois après le début de la crise économique liée à la COVID-19. Au début de septembre, au moment où les familles canadiennes s’adaptaient aux nouvelles routines de la rentrée scolaire, les restrictions au nom de la santé publique avaient été considérablement assouplies partout au pays, et bon nombre d’entreprises et de lieux de travail avaient rouvert. Tout au long du mois cependant, certaines restrictions ont été imposées de nouveau en réponse à des augmentations du nombre de cas de COVID-19. En Colombie-Britannique, de nouvelles règles et directives concernant les bars et les restaurants sont entrées en vigueur le 8 septembre. En Ontario, les limites imposées relativement aux rassemblements ont été resserrées dans les zones chaudes de Toronto, de Peel et d’Ottawa le 17 septembre et, pour le reste de la province, le 19 septembre.

L’augmentation de l’emploi s’est accélérée de façon inattendue en septembre. La progression de 378 200 emplois, fruit d’une vaste reprise, représente presque le double des prévisions de consensus. C’était le cinquième mois consécutif d’augmentation de l’emploi, faisant que trois quarts des 3 millions d’emplois perdus en mars et avril ont maintenant été récupérés. Le taux de chômage a diminué, de 10,2 % en août à 9,0 % en septembre. La plupart des économistes avaient prévu une augmentation de 150 000 emplois et un taux de chômage de 9,8 %.

Autre bonne nouvelle, la plupart des nouveaux emplois nets dont des emplois à temps plein. Le nombre de Canadiens qui étaient en emploi mais qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles pour des raisons probablement liées à la COVID-19 a diminué de 108 000 (-7,1 %) en septembre.

La hausse enregistrée en septembre a ramené l’emploi à 720 000 (-3,7 %) de son niveau de février, avant la COVID-19. Les secteurs des services d’hébergement et de restauration (-188 000) et du commerce de détail (-146 000) sont demeurés les plus éloignés de leurs niveaux d’avant la pandémie, tandis que l’emploi chez les jeunes était 263 000 (-10,3 %) en deçà du niveau de février.

Parmi les Canadiens qui ont travaillé la majorité de leurs heures habituelles, la proportion travaillant à partir de leur domicile a légèrement diminué d’août à septembre, passant de 26,4 % à 25,6 %.

L’emploi a augmenté dans toutes les provinces en septembre, sauf au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard. Les hausses les plus marquées ont été enregistrées en Ontario et au Québec.

À la suite de la crise économique liée à la COVID-19, le taux de chômage a plus que doublé, passant de 5,6 % en février à un sommet inégalé de 13,7 % en mai. Le taux de chômage de 9,0 % de septembre témoigne d’une amélioration rapide. À titre de comparaison, pendant la récession de 2008-2009, le taux de chômage est passé de 6,2 % en octobre 2008 à un sommet de 8,7 % en juin 2009. Il a alors fallu environ neuf ans pour qu’il revienne à son niveau d’avant la récession.

En septembre, l’emploi s’est accru de 72 000 (+7,4 %) dans les services d’hébergement et de restauration. Il s’agit de la cinquième hausse mensuelle consécutive, laquelle a porté les augmentations totales à 427 000 depuis le début de l’assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 en mai. Néanmoins, en septembre, l’emploi dans ce secteur était le plus éloigné des niveaux d’avant la crise économique, restant en baisse de 15,3 % (-188 000) par rapport à son niveau de février, avant la pandémie.

Le secteur des services d’hébergement et de restauration devra vraisemblablement continuer de faire face à de nombreux défis au cours des prochains mois. Il deviendra sans doute difficile de manger à l’extérieur pendant l’hiver, et certaines restrictions liées à la COVID-19 sont imposées de nouveau. De fait, les Canadiens prévoient réduire leurs dépenses au restaurant, d’après une étude récente.

Après quatre mois de hausse, l’emploi dans le commerce de détail est demeuré stable en septembre. Par rapport à février, l’emploi dans ce secteur a reculé de 146 000 (-6,4 %). Après avoir fortement progressé en mai et en juin après l’assouplissement initial des restrictions liées à la COVID-19, le commerce de détail a ralenti de façon marquée en juillet.

La route de la reprise sera encore longue dans le secteur de la construction

En septembre, l’emploi dans le secteur de la construction est demeuré à peu près inchangé pour un deuxième mois consécutif, étant en baisse de 120 000 (-8,1 %) par rapport à son niveau d’avant la COVID-19. Comparativement à février, l’emploi dans la construction a diminué le plus en Ontario (-54 000; -9,5 %) et en Colombie-Britannique (-39 000; -16,3 %).

Le secteur de la construction comprend trois sous-secteurs : la construction de bâtiments, les travaux de génie civil et les entrepreneurs spécialisés. Selon les derniers résultats de l’Enquête sur l’emploi, la rémunération et les heures de travail (EERH), l’emploi a reculé de février à juillet dans chacun des sous-secteurs dans la construction. La baisse la plus prononcée a été observée chez les entrepreneurs spécialisés. Les statistiques de juillet sur l’investissement en construction de bâtiments montrent que l’investissement en construction de bâtiments était légèrement plus faible en juillet qu’en février.

L’emploi dans la fabrication s’est presque entièrement redressé, mais il est à la traîne en Alberta

Dans certains secteurs, la route sera longue avant de retrouver les niveaux d’emploi d’avant la COVID-19, alors que dans d’autres secteurs, y compris la fabrication, l’emploi s’est presque entièrement redressé.

Le rythme de la croissance de l’emploi dans le secteur de la fabrication s’est accéléré en septembre (+68 000; +4,1 %), après avoir enregistré deux mois de croissance modeste au cours de l’été. La hausse de septembre a porté la variation totale de l’emploi dans ce secteur à un niveau semblable à celui observé en février. Bien que l’emploi dans la fabrication soit demeuré nettement en deçà des niveaux observés avant la pandémie en Alberta (-17 000; -12,1 %) et, dans une moindre mesure, au Québec (-15 000; -3,1 %), l’emploi était au-dessus du niveau d’avant la COVID-19 en Ontario (+17 000; +2,3 %).

L’emploi dans les services d’enseignement augmente en septembre, surpassant le niveau d’avant la COVID-19

L’emploi dans les services d’enseignement a progressé de 68 000 (+5,0 %) en septembre, et l’Ontario et le Québec ont enregistré les hausses les plus marquées. Après avoir diminué de 11,5 % de février à avril, l’emploi dans ce secteur a progressé pendant cinq mois consécutifs, et se situe maintenant à un niveau 2,6 % au-dessus du niveau de février.

Au moment de la rentrée scolaire en août et en septembre, certains secteurs de compétence ont augmenté leurs effectifs pour soutenir les adaptations apportées aux salles de classe. Par rapport à un an plus tôt, l’emploi dans les services d’enseignement a progressé de 32 000 (+2,3 %) en septembre, principalement en raison de la hausse du nombre de conseillers pédagogiques et d’enseignants aux niveaux primaire et secondaire (données non désaisonnalisées).

En somme 

La crise économique liée à la COVID-19 et ses répercussions sur le marché du travail ont été particulièrement éprouvantes pour les travailleurs faiblement rémunérés (définis comme étant ceux touchant moins de 16,03 $ l’heure, ou deux tiers du salaire médian annuel de 2019 qui était de 24,04 $ l’heure). De février à avril, l’emploi chez les travailleurs faiblement rémunérés a diminué de 38,1 % comparativement à la baisse de 12,7 % observée chez tous les autres employés rémunérés (données non désaisonnalisées).
Près de la moitié de la baisse sur 12 mois du nombre d’employés faiblement rémunérés est attribuable à trois secteurs : le commerce de détail; les services d’hébergement et de restauration; les services aux entreprises, services relatifs aux bâtiments et autres services de soutien.
La pandémie a plus durement touché les travailleurs à faible revenu et les jeunes, ce qui explique pourquoi l’activité a malgré tout été si forte sur le marché du logement. Les travailleurs à faible revenu et les jeunes ne sont en général ni propriétaires ni vendeurs de maisons.

Par ailleurs, d’après le rapport COVID Consumer Spending Tracker de RBC pour la semaine du 5 octobre, les inquiétudes face à une deuxième vague n’influent guère sur les tendances des dépenses de consommation jusqu’à présent.
Selon RBC :

  • Parmi les diverses catégories du commerce de détail, les dépenses consacrées aux vêtements ont continué de grimper, revenant aux niveaux d’un an plus tôt.
  • Les dépenses sur l’habillement, les cadeaux et la bijouterie étaient en hausse de 1,5 % par rapport à l’année passée.
  • Les autres catégories du commerce de détail ont préservé les progrès réalisés ces quelques derniers mois.
  • Les dépenses sur le divertissement ont plafonné en termes absolus, mais étaient un peu plus élevées que l’année passée.
  • Les fortes dépenses sur le golf constatées pendant l’été se poursuivront probablement au début de l’automne, plutôt que de baisser comme elles le feraient une année normale.
  • Un ralentissement des dépenses sur l’hébergement et la location d’autos a accéléré une tendance baissière dans les achats liés aux voyages qui ont dominé pendant les quelques dernières semaines.
  • Les dépenses de voyage ont partiellement remonté après les creux dus à la pandémie; elles restaient inférieures de 60 % au plus fort de l’été. Elles se sont de nouveau dégradées à l’arrivée du temps plus frais.
  • En même temps, les dépenses dans le secteur automobile ont baissé légèrement, suivant les tendances saisonnières, après l’été propice aux voyages en auto.
  • À la fête du Travail, les dépenses dans les restaurants ont atteint leur plus haut niveau depuis le début de la pandémie, mais cette embellie était fugace.
  • Les dépenses sur les sorties au restaurant sont rapidement retombées à -6 % par rapport à un an plus tôt, soit à peu près le même niveau que depuis juillet.

Les données récemment publiées par les chambres immobilières de Toronto et de Vancouver révèlent une forte activité de vente et une pression haussière persistante sur les prix. Dans le Grand Toronto, les nouvelles inscriptions de condos dans des immeubles en hauteur ont connu une forte augmentation; la pression haussière sur les prix des habitations a été le fait des segments de marché plus près du sol, y compris ceux des maisons unifamiliales, des duplex et des maisons en rangée. Les ventes et les inscriptions de maisons ont atteint des niveaux record le mois dernier à Vancouver. Vu la demande accrue d’acheteurs de maisons, le niveau de l’offre reste faible. Il y a ainsi une pression à la hausse des prix, qui ont effectivement grimpé graduellement depuis le printemps.

Les données de l’Association canadienne de l’immeuble pour l’ensemble du pays seront publiées le 15 octobre. Elles ajustent les données sur les prix en fonction des types de maisons vendues, ce qui permet de mieux comprendre l’importance des pressions sur les prix, selon les secteurs. Nous y reviendrons la semaine prochaine.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
25 Sep

Un discours du Trône très ambitieux

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Publié par: Robert Perrier

Discours du Trône : La réponse du Canada à la COVID-19

Avec la prorogation du Parlement le 18 août, après la démission du ministre des Finances Bill Morneau, puis l’ouverture d’une nouvelle session parlementaire, le discours du Trône était pour le gouvernement l’occasion de prendre un nouveau départ. Et pour le premier ministre Justin Trudeau, c’était l’occasion de tourner la page après un été de polémiques autour de l’organisme UNIS et du programme de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant.

LA SITUATION FINANCIÈRE
Il n’y a guère eu d’opposition plus tôt cette année quand le gouvernement fédéral a déployé un filet de sécurité pour pratiquement tous les secteurs de l’économie, avec des prestations d’urgence, des subventions salariales et d’autres programmes. Mais aujourd’hui, alors que le déficit fédéral frôle les 400 milliards de dollars, des voix s’élèvent pour demander de modérer les nouvelles dépenses.

La nouvelle ministre des Finances, Christia Freeland, a consulté l’ancien premier ministre Paul Martin, qui avait effacé les déficits quand il était lui-même ministre des Finances il y a plus de 20 ans. Elle a affirmé cette semaine être très sensible aux préoccupations au sujet des dépenses fédérales et de l’équilibre budgétaire, mais elle a aussi déclaré que la priorité était d’assurer le retour au travail d’un plus grand nombre de Canadiens, en même temps que de gérer toute deuxième vague de la COVID-19.

« La politique économique la plus importante de notre gouvernement et la meilleure chose que nous puissions faire pour notre économie est de contenir le coronavirus, a dit Mme Freeland. Je ne saurais trop insister là-dessus. Certains parlent parfois d’un arbitrage à faire entre politique sur la santé et politique économique. Je ne suis absolument pas d’accord. »

Le discours du Trône d’aujourd’hui était un des plus attendus depuis longtemps, à l’heure où la reprise économique ralentit et où le nombre de cas de COVID augmente. Il ne s’agit pas d’un plan économique, mais il précise la vision d’Ottawa quant aux politiques considérées comme nécessaires pour faire passer le pays à l’étape suivante de la relance.

Des mesures avaient déjà été signalées, comme une amélioration du soutien aux sans-emploi – à la suite des politiques d’aide exceptionnelles du printemps et de l’été. Pour une estimation des coûts, il faudra attendre une mise à jour économique à l’automne et un budget ultérieur.

LE NOMBRE DE CAS DE COVID-19 GRIMPE ALORS QUE LA REPRISE ÉCONOMIQUE RALENTIT
La semaine dernière, une série de rapports confirmaient que l’activité économique au Canada a profité cet été d’une reprise qui sera sans doute d’une ampleur historique, mais ne sera pourtant que partielle. Les reventes de maisons ont encore fortement augmenté en août. Selon les données de juillet sur les secteurs du commerce de détail, du commerce de gros et de la fabrication, le PIB était en voie de remonter de 40 % (taux annualisé) au troisième trimestre. Mais cela ne permettrait de récupérer qu’environ 57 % du déclin du premier semestre. Et des données préliminaires – y compris celles de la Banque Royale sur les achats par carte de crédit – continuent d’annoncer un ralentissement de la reprise.

Entre-temps, le nombre de cas d’infections au virus sont de nouveau surveillés de près au Canada. Les taux d’infection ont augmenté ces dernières semaines en Ontario, au Québec, en Colombie-Britannique et en Alberta. Cette nouvelle montée d’infections a été plutôt concentrée parmi des groupes d’âge moins vulnérables, faisant qu’elles ont nécessité moins d’hospitalisations. Il reste que l’allègement des restrictions a été suspendu, voire inversé dans certains endroits. À tout le moins, l’augmentation de la propagation vient rappeler qu’il y a des limites à la mesure dans laquelle l’économie peut se rétablir tant que persiste la menace du virus.

Dans le discours du Trône, on prévoyait que la gouverneure générale énoncerait la vision du gouvernement pour la reprise d’après la pandémie. Ce ne sera pas facile. Les cas de COVID-19 sont en hausse et la confiance des investisseurs est vacillante. L’économie va mieux qu’au plus bas en avril, mais la relance reste fragile – surtout face à une possible deuxième vague. Où est-ce que le gouvernement devrait investir? S’il survit au vote de confiance, que sera son prochain budget?

Le premier ministre Trudeau a insisté qu’il ne souhaite pas une campagne électorale hâtive – mais y serait prêt au besoin. « Je crois qu’il serait irresponsable de dire qu’une élection serait irresponsable, a-t-il dit aux journalistes. Notre pays et nos institutions sont assez fortes, et s’il doit y avoir une élection, nous nous arrangerons. »

Il conclut toutefois : « Je ne crois pas que c’est ce que souhaitent les Canadiens. Je ne crois pas que c’est ce que souhaitent les partis d’opposition et ce n’est certainement pas ce que souhaite le gouvernement. »

UNE QUESTION DE CONFIANCE
Quelles que soient les précisions ou les données financières dans le discours du Trône, la confiance envers le gouvernement Trudeau sera mise à l’épreuve. Il lui manque 15 voix pour avoir la majorité à la Chambre des communes.

À moins qu’un des principaux partis d’opposition ne l’appuie, il y aura probablement une élection. Il n’est pas clair que les chefs de l’opposition soient prêts à en provoquer une.

Le chef du NPD Jagmeet Singh veut que le gouvernement prolonge la Prestation canadienne d’urgence en attendant la réforme du régime d’assurance-emploi. Il demande aussi un engagement ferme à étendre l’accès à des congés de maladie payés.

Il a dit à la chaîne CPAC qu’il n’a entendu aucun engagement précis de la part du premier ministre Trudeau, quand celui-ci a pris la parole la semaine passée. Il restera toutefois attentif aux signaux du gouvernement, non seulement dans le discours du Trône, mais dans les débats et dans les mesures législatives qui suivront.

Quant au nouveau chef conservateur Erin O’Toole, qui a récemment reçu un diagnostic positif à la COVID-19, il attend de voir : « Si le plan apporte un mieux pour le pays, nous appuierons des parties de ce plan. Sinon, nous présenterons notre propre vision. »

Le Bloc Québécois a menacé de tenter de forcer la tenue d’une élection dans le cadre de l’affaire UNIS, à moins que le premier ministre Trudeau ne démissionne. Le parti demande aussi une augmentation des transferts aux provinces en matière de santé, un soutien accru pour les aînés, le respect des compétences du Québec et un soutien pour les agriculteurs assujettis à la gestion de l’offre.

Cependant, son chef ne sera pas au Parlement à la reprise des travaux de la Chambre des communes. Yves-François Blanchet a été déclaré positif à la COVID-19. Mardi, il a annoncé sur Twitter que lui et Erin O’Toole attendraient la fin de leurs périodes d’isolement pour communiquer leur réponse officielle au discours du Trône.

MESURES COMPRISES DANS LE DISCOURS DU TRÔNE
Vaincre la pandémie est le thème clé du discours. La COVID-19 a été incroyablement éprouvante pour les parents, surtout les femmes, pour les jeunes, les adultes plus âgés, les Noirs et les Canadiens racialisés. Les travailleurs à faible revenu ont été touchés le plus durement.

Lutter contre la pandémie et sauver des vies

  • Un dépistage plus rapide, des ordres de fermeture à court terme là où il y a un grand nombre de cas
  • Aider les entreprises dans ces régions
  • Des fonds supplémentaires pour l’équipement de protection individuel
  • Des fonds supplémentaires pour assurer la sécurité des écoles
  • Une stratégie en matière de vaccins
  • Un groupe de travail sur les vaccins, dirigé par des scientifiques

Soutenir les Canadiens durant cette crise

  • Prolongation de la Subvention salariale d’urgence
  • Soutien face aux pertes d’emploi
  • Création d’emplois, aide à la formation, stratégie sur l’emploi des jeunes
  • Bénéficiaires de la PCU maintenant soutenus par le régime de l’AE – élargi pour inclure les travailleurs autonomes et travailleurs à la demande
  • Plan d’action pour les femmes – services de garde d’enfants, création d’un réseau pancanadien d’éducation préscolaire, programmes parascolaires, soutien aux femmes en entrepreneuriat
  • Aide aux petites entreprises
  • Amélioration du crédit aux entreprises, aide aux secteurs les plus durement touchés

Rebâtir en mieux afin de créer un Canada plus résilient

  • Plan responsable de stimulation et de relance
  • Réduction des inégalités des revenus en augmentant l’imposition des options d’achat d’actions
  • Augmentation des taxes pour les géants du numérique qui font affaire au Canada
  • Préservation de la force de la classe moyenne
  • Lutte contre les changements climatiques et engagement en faveur d’une croissance durable
  • Aide aux résidences de soins de longue durée, nouvelles normes de soins
  • Augmentation de la Sécurité de la vieillesse à 75 ans
  • Médecins de premier recours dans toutes les régions
  • Augmentation des ressources en santé mentale
  • Régime national universel d’assurance-médicaments
  • Télémédecine
  • Limitation des armes à feu
  • Plan d’action national contre la violence sexiste
  • Augmentation du logement abordable
  • Accès à Internet haute vitesse pour tous les Canadiens
  • Services aériens régionaux abordables
  • Élimination de l’itinérance chronique
  • Amélioration de l’Incitatif à l’achat d’une première propriété
  • Mesures contre l’insécurité alimentaire et pour renforcer les chaînes d’approvisionnement alimentaire; protéger les travailleurs du secteur alimentaire
  • Appui aux agriculteurs
  • Mise en place des plus vastes programmes de formation, d’éducation et d’accréditation de l’histoire du Canada
  • Création de bons emplois dans les secteurs de l’action climatique
  • Surpasser les objectifs climatiques de 2030 du Canada
  • Augmenter les options en matière de transport en commun; de véhicules zéro émission, de batteries et de stations de recharge
  • Réduire de moitié le taux d’imposition des sociétés pour les entreprises de technologie propre
  • Soutenir les entreprises des secteurs des ressources naturelles et du pétrole dans leur transition vers le zéro émission et des objectifs en matière d’énergie propre
  • Interdire les plastiques à usage unique nocifs l’an prochain
  • Plans en matière d’eau propre et d’irrigation

Être fidèle à qui nous sommes en tant que Canadiens – accueillants et luttant contre la discrimination

  • Nous prenons soin les uns des autres, nous accueillons les nouveaux arrivants, nous célébrons deux langues officielles
  • Nous luttons contre le racisme systémique
  • Nous aidons les Autochtones – Premières Nations, Inuits et Métis
  • Nous agissons face à la haine en ligne, nous appuyons l’emploi de Noirs et de personnes racialisées
  • Réforme du système de justice pénale et de l’application de la loi
  • Nous encourageons l’immigration et la réunification des familles
  • Nous investirons davantage dans les économies en développement
  • Nous appuyons les droits de la personne, ramenons au pays les Canadiens détenus à l’étranger

EN SOMME
Il s’agit là d’un programme ambitieux. Bon nombre de ses éléments sont de vastes engagements. Les détails sur les dépenses viendront plus tard, probablement dans une mise à jour économique, en novembre ou décembre.

Le discours n’annonce pas la prolongation de la PCU, alors que le NPD disait que c’était nécessaire à son appui. Le NPD demandait aussi des congés de maladie payés, ce qui n’a pas été mentionné.

Immédiatement après le discours, la réaction initiale des conservateurs était qu’ils ne pourraient pas appuyer cette proposition. Entre autres, ils ont critiqué le fait qu’il n’y a pas de cadre de référence ou de limites, sur le plan des finances, pour éviter que la cote de crédit du Canada ne soit encore baissée. Selon la leader adjointe Candice Bergen, les conservateurs n’appuieront pas un discours du Trône truffé de « mots à la mode » et de « gestes grandioses » qui ne dit rien sur les difficultés du secteur de l’énergie, des agriculteurs, des chômeurs et des propriétaires de petites entreprises.

Les jeux politiques ne font que commencer.

Dans la prochaine semaine, le discours du Trône fera l’objet d’un débat, et le gouvernement pourra y apporter des changements.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
16 Sep

Un nouveau mois record pour l’habitation au Canada

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Le marché canadien du logement atteint des sommets en août

Les statistiques publiées aujourd’hui par L’Association canadienne de l’immeuble (ACI), révèlent un mois d’août exceptionnel, avec les ventes et les nouvelles inscriptions à leur plus haut niveau en 40 ans, surpassant l’activité record de juillet. Voilà qui confirme la reprise entamée il y a quatre mois.

Les ventes résidentielles nationales ont encore augmenté de 6,2 % d’un mois à l’autre en août. Les résultats établissent un nouveau record mensuel (voir le graphique ci-dessous).

Contrairement aux deux mois précédents où l’activité était en hausse dans tout le pays, les ventes ont augmenté dans environ 60 % des marchés locaux en août. Le Grand Toronto et le Lower Mainland de la Colombie-Britannique sont les régions qui ont connu les plus fortes hausses. Bien qu’une pénurie d’inscriptions persiste dans de nombreuses régions du Canada, il est intéressant de noter que le Grand Toronto et le Lower Mainland sont aussi les régions qui ont enregistré un nombre considérable de nouvelles inscriptions en août.

En août, les ventes réelles (non désaisonnalisées) ont affiché une hausse de 33,5 % d’une année à l’autre. Il s’agit de ventes records pour le mois d’août et des sixièmes ventes mensuelles en importance jamais enregistrées. Comparativement au mois d’août de l’année passée, les transactions étaient en hausse dans presque tous les marchés de l’habitation canadiens.

Jusqu’à présent cette année, plus de 340 000 propriétés ont changé de main sur les systèmes MLS® canadiens, soit une hausse de 0,8 % comparativement aux huit premiers mois de 2019, malgré la récession provoquée par la COVID-19.

« Ce fut un été record dans plusieurs marchés de l’habitation au Canada, alors que les courtiers et agents immobiliers et leurs clients rattrapent leur retard après la perte d’une grande partie des activités immobilières du printemps 2020, a déclaré Costa Poulopoulos, président de l’ACI. De nombreux marchés confrontés à des pénuries d’inscriptions ont connu une concurrence féroce entre les acheteurs cet été, bien que cela ait été prévu pour 2020 avant la COVID-19. Il semble vraiment que le marché du printemps se soit déplacé vers l’été. »

Selon Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI, l’activité présente « des signes de ralentissement en septembre ».

Nouvelles inscriptions

Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a affiché un autre gain de 10,6 % en août comparativement à juillet. Le nombre de nouvelles inscriptions était à la hausse sur près des trois quarts des marchés locaux, en particulier dans le Lower Mainland, le Grand Toronto et à Ottawa.

L’augmentation des nouvelles inscriptions en août ayant dépassé la hausse des ventes pour la première fois depuis le début de la reprise en mai, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions a diminué, passant de 72,3 % en juillet à 69,4 % en août. Cela étant dit, il s’agit encore d’un des plus hauts taux enregistrés pour cette mesure.

Si l’on compare le ratio des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, environ un tiers seulement de l’ensemble des marchés locaux était en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme). Les deux autres tiers des marchés étaient au-dessus des normes à long terme et dans de nombreux cas, bien au-dessus.

Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande. Il représente le temps qu’il faudrait compter pour vendre toutes les propriétés de l’inventaire courant au taux de vente actuel.

On comptait 2,6 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin d’août 2020, soit le niveau le plus bas jamais enregistré. À l’échelle locale, certains marchés de l’Ontario comptent maintenant des semaines d’inventaire plutôt que des mois. L’offre reste donc limitée dans de nombreuses régions du pays, surtout en Ontario.

Prix des maisons

L’Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®) global et composé a augmenté de 1,7 % d’un mois à l’autre en août 2020 (voir le graphique et le tableau ci-dessous). En comparaison, l’Indice avait fait un bond de 2,3 % en juillet 2020 – la deuxième plus forte hausse (après celle de mars 2017) des 15 dernières années. Les 21 marchés que l’Indice mesure actuellement ont tous affiché des hausses d’un mois à l’autre, à l’exception de Victoria et le reste de l’île de Vancouver.

L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a connu une hausse d’une année à l’autre de 9,4 % en août. Il s’agit de la plus importante hausse depuis la fin 2017.

Les gains d’une année à l’autre les plus importants ont été réalisés à Ottawa (+19,9 %) et Montréal (+16,4 %); des hausses de 10 % à 15 % ont été observées dans le Grand Toronto et le Grand Golden Horseshoe. À Moncton, les prix ont également augmenté dans cette fourchette en août.

Les prix sont demeurés relativement inchangés d’une année à l’autre à Calgary, Edmonton et St. John’s; ils ont augmenté de 3,5 % à 5,5 % en Colombie-Britannique.

L’IPP MLS® est le meilleur moyen d’évaluer les tendances de prix, puisque les moyennes sont sujettes à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.

Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays en août 2020 a atteint un nouveau record, s’élevant à un peu plus de 586 000 $, en hausse de 18,5 % par rapport au même mois l’année dernière.

En somme

La SCHL prédisait en mai que le prix moyen des maisons vendues au pays baisserait de 9 % à 18 % en 2020, et pourrait ne retrouver le niveau de la fin 2019 qu’en 2022. Au lieu, le prix moyen national d’août était en hausse de 18,5 %.

La santé du marché du logement est en bonne partie attribuable à la demande refoulée des ménages qui ont maintenu leur niveau de revenu pendant la pandémie. Les ménages les plus durement touchés sont ceux de petits salariés dans les secteurs de l’hébergement, de la restauration et des voyages. Ce sont eux qui ont le moins les moyens de faire face aux difficultés, et ils ne sont généralement pas propriétaires de maisons.

La bonne nouvelle est que le marché du logement contribue à la relance de l’économie.

Rapport annuel de la SCHL sur l’industrie hypothécaire résidentielle

Le Rapport sur l’industrie hypothécaire résidentielle présente des informations détaillées sur le marché canadien des prêts hypothécaires résidentiels, depuis le montage de prêts jusqu’au financement, pour les prêts assurés et les prêts non assurés, en couvrant tous les types de prêteurs hypothécaires. Il se fonde sur les données disponibles à la fin du deuxième trimestre 2020. En voici des points saillants :

Tendances relatives aux types de prêteurs hypothécaires

  • Le rapport indique qu’en 2019. les six grandes banques du Canada sont restées très présentes sur le marché canadien du financement de l’habitation, avec une part de 67 % des prêts hypothécaires nouvellement consentis (voir le graphique ci-dessous).
  • Les sociétés de crédit hypothécaire (SCH) détiennent 20 % du marché des prêts hypothécaires assurés, et les coopératives de crédit, 12 %.
  • Les prêts hypothécaires en souffrance de 90 jours et plus sont demeurés faibles pour tous les types de prêteurs. Cela semble indiquer que la proportion d’emprunteurs en mesure d’effectuer leurs paiements hypothécaires ou de les reporter est demeurée constante.
  • Les SCH ont continué de représenter 1 % de l’encours des prêts hypothécaires au pays, soit environ 14 à 15 milliards de dollars de dettes hypothécaires.
  • Certaines SCH ont offert des reports de paiements hypothécaires et d’autres types d’accommodements aux emprunteurs hypothécaires éprouvant des difficultés financières. Environ 10 % des emprunteurs hypothécaires ont demandé un report de leurs paiements hypothécaires.

Tendances du financement hypothécaire

  • Les dépôts sont demeurés la principale source de financement hypothécaire pour les six grandes banques (66 %) et les coopératives de crédit (77 %).
  • Les obligations sécurisées représentaient 17 % du financement hypothécaire total des six grandes banques à la fin du premier trimestre de 2020, ce qui est 4 % de plus qu’en 2019.
  • La titrisation privée a continué de représenter une très faible part de la composition du financement hypothécaire au Canada, soit seulement 1,1 %. Cependant, le marché des titres hypothécaires résidentiels semble être en expansion au Canada.
Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
11 Sep

La Banque du Canada maintient le taux à 25 points de base

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Publié par: Robert Perrier

La Banque du Canada mise sur l’assouplissement quantitatif

Tel que promis, la Banque du Canada a maintenu son taux cible du financement à un jour à sa valeur plancher effective de 25 points de base, étant clairement entendu que des taux directeurs négatifs ne sont pas envisagés. Au lieu, la banque centrale misera sur de vastes achats d’actifs – assouplissement quantitatif (AQ) –, à raison d’au moins 5 milliards de dollars par semaine d’obligations du gouvernement du Canada. L’AQ ajoute de la liquidité dans le système financier et maintient les rendements du marché à un niveau faible. La Banque a entamé un programme énergique d’AQ au début de la pandémie, et y renoncera seulement quand l’économie aura récupéré et que l’inflation sera stable à 2 %. Il faudra peut-être des années. Par exemple, l’Ontario a suspendu les réouvertures face à une remontée des cas d’infection. De nombreux responsables de la santé publique prévoient que les infections augmenteront avec l’ouverture des écoles et l’arrivée du temps froid. Le gouvernement se prépare à une possible deuxième vague. Les responsables des politiques ont toutefois atténué le discours quant à des mesures les plus contraignantes.

« De façon générale, a déclaré la Banque, les économies mondiale et canadienne évoluent conformément au scénario présenté dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) de juillet, l’activité se redressant en phase avec la levée des mesures de confinement dans chaque pays. La Banque s’attend toujours à ce que cette phase de réouverture vigoureuse soit suivie d’une période de récupération prolongée et inégale, pendant laquelle l’économie s’appuiera fortement sur des mesures de relance. Le rythme de la reprise reste étroitement lié à l’évolution de la pandémie de COVID-19 et des mesures de distanciation sociale nécessaires pour contenir la propagation du virus. »

Au Canada, le PIB réel a chuté de 11,5 % (39 % en taux annualisé) au deuxième trimestre; la première moitié de l’année s’est donc conclue avec une baisse d’un peu plus de 13 %, ce qui correspond essentiellement au scénario intermédiaire évoqué dans le RPM de juillet. Comme prévu, toutes les composantes de la demande globale se sont affaiblies. Les conditions financières mondiales sont demeurées expansionnistes. Même si les prix de certains produits de base se sont raffermis, les cours du pétrole restent faibles.

Avec la réouverture de l’économie, la reprise de l’activité au troisième trimestre semble plus rapide qu’on le prévoyait en juillet. L’activité économique est soutenue par les programmes gouvernementaux de remplacement du revenu et de subvention des salaires. Les marchés de financement essentiels fonctionnant bien, l’utilisation des programmes de liquidité à court terme offerts par la Banque a diminué. La politique monétaire contribue à soutenir les dépenses des ménages et les investissements des entreprises en rendant le crédit plus abordable.

L’activité dans le secteur de l’habitation a été particulièrement forte, avec un volume important de revente de maisons en juillet et août. Avec des taux hypothécaires à un niveau plus bas que jamais, les acheteurs satisfont leur aspiration à disposer d’un logement plus spacieux et à échapper à la congestion des centres-villes. Cet exode urbain n’est pas simplement anecdotique. Il permet d’en obtenir davantage pour le même prix, et pour ceux, nombreux, qui travaillent désormais à domicile, le problème des longues navettes quotidiennes ne se pose pas. Le graphique ci-dessous indique que les banlieues éloignées de Toronto ont vu la plus grande augmentation des ventes depuis la relance du marché au début de juin.

Par ailleurs, la construction de nouvelles maisons a grimpé à son plus haut niveau en plus d’une décennie en août, après avoir déjà fortement augmenté en juillet. Les marchés de Toronto et de Vancouver étaient les plus vigoureux, surtout pour les multilogements.

Les dépenses des ménages ont nettement rebondi au cours de l’été, la consommation de biens et l’activité dans le secteur du logement ayant été plus fortes que prévu. Un rebond fort, mais inégal, de l’emploi a aussi été constaté. Les exportations se redressent étant donné le renforcement de la demande étrangère, mais elles sont encore largement inférieures à leurs niveaux d’avant la pandémie. La confiance et les investissements des entreprises restent modérés. Bien que les récentes données recueillies pendant la phase de réouverture soient encourageantes, la Banque s’attend toujours à une récupération lente et en dents de scie, l’économie subissant les effets de l’incertitude et de défis structurels.

L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation est près de zéro – les prix de l’énergie et les services de voyage exerçant des pressions à la baisse –, et devrait demeurer bien en deçà de la cible à court terme. Les mesures de l’inflation fondamentale se situent entre 1,3 et 1,9 %, compte tenu des capacités excédentaires considérables de l’économie, et la mesure qui est la plus influencée par les prix des services affiche la plus faible croissance.

En somme

La Banque a fait valoir que « pendant la transition de la réouverture à la récupération, des mesures de politique monétaire exceptionnelles devront continuer de soutenir l’économie. Le Conseil de direction maintiendra le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires de l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit atteinte de manière durable. Pour renforcer cet engagement et garder les taux d’intérêt bas sur toute la courbe de rendement, la Banque poursuit ses achats à grande échelle d’actifs au rythme actuel. Ce programme d’assouplissement quantitatif sera maintenu jusqu’à ce que la reprise soit bien engagée, et sera modulé de façon à procurer le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation. »

La Banque tiendra sa prochaine réunion sur les taux le 28 octobre, quand elle publiera ses prochaines prévisions dans le RPM. Une hausse des taux est improbable cette année ou en 2021.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
8 Sep

L’emploi continue de progresser au Canada en août

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Publié par: Robert Perrier

Le Canada a récupéré deux tiers des emplois perdus à cause de la pandémie

Les résultats de l’Enquête sur la population active (EPA) d’août, qui viennent d’être publiés par Statistique Canada, rendent compte de la situation du marché du travail pendant la semaine allant du 9 au 15 août, cinq mois après le début de la crise économique liée à la COVID-19. À la mi-août, les restrictions en matière de santé publique avaient été considérablement assouplies partout au pays, et davantage d’entreprises et de lieux de travail avaient rouvert.

L’emploi a continué de rebondir en août, avec une augmentation nette de 246 000 emplois. Le rythme a toutefois ralenti, par rapport au gain de 419 000 en juillet et de 953 000 en juin. Ce ralentissement était prévu, l’effet initial de l’atténuation des mesures de confinement, au printemps, ne pouvant que s’affaiblir à l’été.

La bonne nouvelle est que 84 % des gains de l’emploi en août concernent les emplois à temps plein. Les emplois à temps partiel avaient connu une forte hausse en juillet. L’emploi à temps plein s’est situé en août à 93,9 % des niveaux d’avant la pandémie, comparativement à 96,1 % pour le travail à temps partiel. Au cours des mois précédant la crise économique liée à la COVID-19, l’emploi à temps plein avait atteint des sommets, tandis que l’emploi à temps partiel était relativement stable. Par rapport à 12 mois plus tôt, l’emploi à temps plein était en baisse de 5,4 % en août, et l’emploi à temps partiel, de 5,1 %. Une part plus élevée des employés à temps partiel préféreraient un emploi à temps plein. Les heures travaillées ont augmenté davantage que le nombre d’emplois en août – mais elles restent davantage sous les niveaux de février (-8,6 %) que ne l’est le nombre d’emplois (-5.7 %).

La progression de l’emploi en août a porté l’emploi à 1,1 million (-5,7 %) de son niveau de février, avant la COVID-19. C’est ainsi deux tiers des emplois perdus qui ont été récupérés.
Le nombre de Canadiens qui étaient en emploi mais qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles pour des raisons probablement liées à la COVID-19 a diminué de 259 000 (-14,6 %) en août. Combiné avec les baisses enregistrées en mai, juin et juillet, ce recul a ramené les absences liées à la COVID-19 à 713 000 (+88,3 %) au-dessus du niveau de février.

Au cours de la semaine allant du 9 au 15 août, le nombre total de travailleurs canadiens touchés par la crise économique liée à la COVID-19 était de 1,8 million. En avril, ce nombre a atteint un sommet inégalé de 5,5 millions, et comprenait une baisse d’emploi de 3,0 millions ainsi qu’une augmentation de 2,5 millions des absences de travail associées à la COVID-19.

Le nombre de Canadiens travaillant à domicile diminue pour un quatrième mois consécutif. En avril, au plus fort de la crise économique liée à la COVID-19, 3,4 millions de Canadiens qui ont travaillé leurs heures habituelles se sont adaptés aux restrictions en matière de santé publique en commençant à travailler à partir de leur domicile. Ce nombre a diminué chaque mois depuis mai, lorsque l’assouplissement graduel des restrictions en matière de santé publique a commencé. Il était de 2,5 millions en août.

Parmi les Canadiens ayant travaillé leurs heures habituelles en août, le nombre total ayant travaillé à partir de leur domicile a diminué de près de 300 000 par rapport à juillet, tandis que le nombre ayant travaillé à un endroit autre que leur domicile a augmenté de près de 400 000.

Le taux de chômage a continué de baisser en août

Le taux de chômage a diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 10,2 % en août. En raison de la crise économique liée à la COVID-19, le taux de chômage a plus que doublé, passant de 5,6 % en février à un sommet inégalé de 13,7 % en mai. À titre de comparaison, pendant la récession de 2008-2009, le taux de chômage est passé d’un creux de 6,2 % en octobre 2008 à un sommet de 8,7 % en juin 2009. Il a alors fallu environ neuf ans pour que le taux de chômage revienne à son taux d’avant la récession.

En août, la diminution la plus forte du taux de chômage a été observée chez les femmes du principal groupe d’âge actif (de 25 à 54 ans), en baisse de 1,2 point de pourcentage pour s’établir à 7,5 % – ce qui représente le taux de chômage le plus bas parmi tous les principaux groupes d’âge. Cette baisse est en grande partie attribuable à la croissance de l’emploi, le taux d’activité global étant inchangé par rapport à juillet. Le taux de chômage chez les hommes du principal groupe d’âge actif a diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 8,1 %; cette baisse découle aussi de la croissance de l’emploi, la participation au marché du travail étant presque inchangée.

La croissance de l’emploi dans le secteur des services continue de surpasser celle du secteur des biens. La croissance de l’emploi dans le secteur des services est principalement attribuable aux hausses enregistrées dans les services d’enseignement, dans les services d’hébergement et de restauration ainsi que dans les « autres services ». Dans le secteur des biens, les augmentations enregistrées dans la fabrication ont été en partie contrebalancées par les baisses observées dans les ressources naturelles.

Les services d’hébergement et de restauration ainsi que le commerce de détail ont été parmi les secteurs les plus durement touchés au début de la crise économique liée à la COVID-19. En avril, l’emploi dans les services d’hébergement et de restauration avait baissé jusqu’à la moitié (-50,0 %) de son niveau d’avant la pandémie, tandis que dans le commerce de détail, il avait reculé à jusqu’à 77,1 % de son niveau d’avant la COVID-19. À compter de mai, l’emploi a progressé dans les deux secteurs alors qu’un grand nombre de provinces ont commencé à relancer leur économie.

L’emploi dans les services d’hébergement et de restauration a progressé de 18,4 % par mois en moyenne de mai à juillet. En août, toutefois, la croissance dans le secteur a ralenti pour s’établir à 5,3 % (+49 000). En dépit de ces récentes hausses, l’emploi dans les services d’hébergement et de restauration restait à 78,9 % de son niveau de février. Le mois d’août a été le cinquième mois complet de restrictions en matière de voyages internationaux, qui continuent d’avoir des répercussions sur les secteurs qui dépendent étroitement du tourisme.

Le nombre de personnes en emploi dans le commerce de détail a augmenté de 0,7 % (+14 000) en août, après avoir enregistré des hausses mensuelles moyennes de 6,3 % au cours des trois mois précédents. L’emploi dans le commerce de détail a atteint 93,4 % de son niveau d’avant la COVID-19, mais il s’est situé un peu sous le taux de reprise de l’emploi total (94,3 %).

Bien que l’emploi soit demeuré en deçà des niveaux d’avant la COVID-19, les ventes au détail enregistrées en juin ont été supérieures à celles de février. Elles devraient continuer d’augmenter en juillet, selon les estimations provisoires. Cela met en évidence des changements structurels potentiels au sein du secteur puisque les employeurs ont été en mesure d’augmenter leurs ventes malgré une diminution de leur effectif.

L’emploi a augmenté dans la plupart des provinces en août, particulièrement en Ontario et au Québec

L’emploi en Ontario a augmenté de 142 000 en août (+2,0 %), et cette hausse est presque entièrement survenue dans le travail à temps plein. Le taux de chômage dans la province a diminué de 0,7 point de pourcentage pour s’établir à 10,6 %. Combinée avec les augmentations de juin et de juillet (+529 000), la hausse de l’emploi enregistrée en août a ramené l’emploi en Ontario à 93,6 % de son niveau d’avant la pandémie.

Dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Toronto, l’emploi a progressé de 121 000 (+3,8 %), ce qui représente près du double du taux de croissance de la province, et a atteint 93,3 % de son niveau d’avant la pandémie.

Au Québec, l’emploi a augmenté de 54 000 (+1,3 %) en août. Cette hausse fait suite aux augmentations de 576 000 enregistrées au cours des trois mois précédents, et a ramené l’emploi dans la province à 95,7 % de son niveau d’avant la COVID-19.

Dans la RMR de Montréal, l’emploi a progressé de 38 000 (+1,8 %) en août et a atteint 96,0 % de son niveau d’avant la pandémie.

L’emploi a augmenté dans la plupart des provinces de l’Ouest en août. La Colombie-Britannique a enregistré la progression la plus marquée, en hausse de 15 000 (+0,6 %). L’emploi a atteint 94,1 % de son niveau de février, et le taux de chômage a diminué de 0,4 point de pourcentage pour s’établir à 10,7 %.

Bien que l’emploi ait peu varié en Alberta, le taux de chômage dans cette province a diminué d’un plein point de pourcentage pour s’établir à 11,8 %, en raison de la baisse du nombre de personnes à la recherche d’un emploi.

Dans les provinces de l’Atlantique, la progression de l’emploi a été la plus forte en Nouvelle-Écosse en août, en hausse de 7200 (+1,6 %), principalement dans le travail à temps partiel. Le taux de chômage a toutefois peu varié, s’établissant à 10,3 %, vu l’augmentation du nombre de Néo-Écossais actifs sur le marché du travail. Après avoir enregistré des augmentations notables en mai et en juin, l’emploi au Nouveau-Brunswick est demeuré stable pour un deuxième mois consécutif.

En somme

Ce rapport sur l’emploi est positif, même si le nombre d’emplois n’a pas augmenté autant que les mois précédents. La reprise de l’emploi au Canada a surpassé celle des États-Unis, ramenant deux tiers des emplois perdus, contre seulement 50 % au sud de la frontière. Les travailleurs les plus durement touchés sont ceux à faible revenu et les jeunes, ce qui explique pourquoi l’activité a été si forte sur le marché du logement. Les travailleurs à faible revenu et les jeunes ne sont en général ni propriétaires ni vendeurs de maisons. Par ailleurs, les dépenses de consommation se sont raffermies au Canada, retrouvant presque les niveaux d’avant la COVID. Les dépenses consacrées au divertissement, aux sorties au restaurant et aux soins personnels ont augmenté récemment, en même temps que davantage d’entreprises reprenaient leurs activités. Elles sont presque revenues à leur niveau d’un an plus tôt. Les dépenses totales sur carte de crédit ou de débit sont en hausse d’environ 5 % par rapport à la même période l’an dernier. Les Canadiens sortent davantage de la maison et de leur propre localité, mais ne vont pas beaucoup plus loin.

Selon RBC :

  • Les dépenses en ligne restent répandues dans certains domaines (p. ex., épiceries), mais les transactions en personne continuent de remonter.
  • L’analyse des dépenses indique que les Canadiens sont à l’aise de sortir au restaurant, même si c’est pour rester sur une terrasse. Les dépenses dans les restaurants ont été gonflées par la volonté des Canadiens de sortir pour manger. Elles n’étaient qu’un peu plus de 4 % plus basses qu’un an plus tôt.
  • La part des transactions en ligne aux restaurants a baissé à 17 %, après avoir atteint un tiers après le début de la crise.
  • Les dépenses en soins de santé et soins personnels ont augmenté jusqu’à la mi-août, alors que la réouverture des gymnases a entraîné une augmentation des dépenses sur la mise en forme.
  • Les dépenses pour le divertissement ont encore augmenté en août, jusqu’à 10 % sous le niveau de l’année passée.
  • Le niveau des dépenses a été étayé par les montants consacrés au golf et aux produits numériques, qui sont restés conséquents – surtout pour le golf.
  • Plus récemment, les Canadiens ont recommencé à consacrer des dépenses aux sports professionnels, aux loteries, aux passe-temps et aux attractions locales.

Les données récentes des chambres immobilières de Toronto et de Vancouver révèlent une forte activité de vente et une pression haussière persistante sur les prix. Les données de l’Association canadienne de l’immeuble pour l’ensemble du pays seront publiées le 15 septembre. Elles ajustent les données sur les prix en fonction des types de maisons vendues, ce qui permet de mieux comprendre l’évolution des prix.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
1 Sep

Le PIB du Canada baisse au T2 mais remonte depuis avril

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Publié par: Robert Perrier

 

 

L’économie canadienne fait un plongeon record au T2

 

Le PIB réel du Canada a plongé de 11,5 % au deuxième trimestre, soit -38,7 % en taux annualisé. C’est le pire recul trimestriel de tous les temps (voir le graphique ci-dessous). Le PIB avait déjà baissé de 8,2 % au T1. Le gros de la contraction est survenu au début du trimestre, quand les mesures de confinement de mars et avril ont chambardé l’activité. Depuis lors, l’économie a montré des signes de reprise étonnamment forts.

Statistique Canada a indiqué aujourd’hui que le PIB a augmenté de 6,5 % en juin, après l’avoir fait de 4,8 % en mai, et l’organisme prévoit une croissance de 3,0 % en juillet. Malgré tout, il faut prévoir que la reprise au Canada sera longue et difficile. Ce n’est assurément pas toutes les entreprises et tous les secteurs qui remonteront en même temps, et ce n’est pas tous les emplois qui seront retrouvés.

Le secteur du logement en est un qui s’illustre dans la reprise. L’activité y a fortement augmenté en juillet, à la faveur de taux hypothécaires extrêmement bas et d’une demande refoulée. Il semble que de nombreux Canadiens ayant été confinés à la maison reconsidèrent leurs besoins. La demande de logements plus grands est forte, surtout en banlieue – proche ou lointaine.

Presque tous les secteurs de l’économie ont été grandement touchés au T2. Les dépenses des ménages ont chuté de 43 %, et les investissements des entreprises se sont effondrés, baissant de 57 % en taux annuel. La lutte contre le virus a été un facteur dans les deux cas, et la chute des prix pétroliers a exacerbé le déclin des investissements dans les hydrocarbures. Seules les exportations nettes ont apporté une hausse dans l’activité économique, mais uniquement parce que les importations ont baissé davantage que les exportations, du fait que les consommateurs confinés et les entreprises fermées n’avaient guère besoin de produits importés.

D’une année à l’autre, les augmentations de juin et juillet feront que le PIB aura baissé de 5 %, soit sensiblement moins que prévu, mais quand même plus que la baisse de -4,7 % constatée lors de la crise financière. La remontée – record – de juin reflète la réouverture graduelle de l’économie. Le commerce de détail, le commerce de gros et le secteur manufacturier pointaient en tête. Le commerce de détail a bondi de 22,3 % en juin, surpassant son niveau d’activité d’avant la pandémie. Les concessionnaires de véhicules automobiles ont contribué le plus à la croissance.

Après avoir enregistré un bond de 17,3 % en mai, le secteur de la construction a crû de 9,4 % en juin, alors que l’assouplissement continu des restrictions d’urgence au pays a contribué à un retour presque à la normale de l’activité dans les chantiers de construction. La construction résidentielle a progressé de 7,1 %, les augmentations observées dans la construction de logements multifamiliaux et les travaux de transformation et d’amélioration des maisons ayant plus que compensé la baisse dans la construction de logements unifamiliaux. La construction non résidentielle a augmenté de 11,0 % pour atteindre un niveau d’activité supérieur à celui d’avant la pandémie, les trois composantes ayant enregistré des hausses.

Le secteur des services immobiliers et services de location à bail a progressé de 2,5 % en juin. Après avoir augmenté de 56,4 % en mai, les activités des bureaux d’agents et de courtiers immobiliers ont grimpé de 65,2 % en juin, alors que l’activité de revente de maisons a enregistré une hausse d’au moins 10 % dans tous les grands centres urbains. La production des agents et des courtiers immobiliers était à environ 7 % en deçà du niveau d’avant la pandémie, mais d’autres données indiquent qu’elle était en forte hausse en juillet, jusqu’à atteindre de nouveaux sommets.

 

 

Le gouvernement a pris des mesures qui étaient bien nécessaires pour amortir le coup

Le revenu disponible des ménages a monté en flèche au dernier trimestre malgré la pandémie, grâce au soutien du revenu assuré par le gouvernement (voir le graphique ci-dessous). L’augmentation du revenu, alors que les dépenses de consommation étaient en chute et que les versements hypothécaires ont été reportés pour de nombreux consommateurs, a entraîné une forte hausse du taux d’épargne. Le taux d’épargne des ménages a en effet bondi jusqu’à 28,2 %, alors qu’il était de 7,6 % au trimestre précédent. Les taux d’épargne sont en général plus élevés pour les personnes aux revenus supérieurs.

 

 

En somme

L’effondrement de l’activité économique au deuxième trimestre a été terrible, mais pas autant que le prévoyait la Banque du Canada (-43 %) dans son plus récent Rapport sur la politique monétaire. Ensuite, la reprise, depuis la fin d’avril, a été plus forte que prévu, surtout dans le secteur du logement. Assurément, le marché du travail reste très faible, avec un taux de chômage de 10,9 % en juillet. Cependant, les nouveaux programmes annoncés la semaine passée par le gouvernement fédéral pour remplacer la PCU faciliteront la transition pour ceux qui sont encore à la recherche d’un emploi.

La possibilité d’une résurgence du virus continue de poser un risque, à moins qu’un vaccin efficace devienne disponible. L’économie tournera en dessous de ses capacités jusqu’à l’an prochain, mais peut-être pas tant en dessous qu’on n’a pu le craindre.

 

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca

 

 

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17 Août

Mois record pour le marché canadien du logement en juillet

Non classifié(e)

Publié par: Robert Perrier

Le marché canadien du logement montre une belle vigueur en juillet

Les statistiques publiées aujourd’hui par L’Association canadienne de l’immeuble (ACI), révèlent un mois de juillet exceptionnel, avec les ventes et les nouvelles inscriptions à leur plus haut niveau en 40 ans. Voilà qui confirme la reprise entamée il y a trois mois.

Les ventes résidentielles nationales ont augmenté de 26 % d’un mois à l’autre, ce qui donne une augmentation de 30,5 % par rapport à un an plus tôt (voir le graphique ci-dessous). L’activité de juillet a été la plus forte jamais vue dans un mois. Selon Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI« En grande partie, ce qu’on voit en ce moment, c’est la reprise des activités qu’on aurait normalement vue plus tôt cette année. Rappelons-nous qu’avant le confinement, nous nous préparions pour le marché printanier le plus serré depuis près de 20 ans. La tranquillité du marché s’est peut-être prolongée quelques mois, mais, au bout du compte, la situation actuelle est celle que nous voyions venir en mars. Cela dit, il y a tout de même de nouveaux facteurs en jeu. Certaines inscriptions sont directement liées à la COVID-19, alors que l’inscription de nombreuses autres propriétés est retardée pour la même raison. En effet, à certains endroits, le nombre de propriétés à vendre n’a jamais été aussi bas en 16 ans. Certains achats seront sûrement retardés. Cependant, certains éléments du quotidien, comme l’importance d’un chez-soi, l’inutilité pour bien des gens de se déplacer pour aller travailler et le besoin de passer plus de temps dehors, d’avoir son espace personnel et un bureau à la maison, n’ont jamais été aussi importants et créent sur le marché une effervescence qu’on n’aurait pas eue sans la COVID-19. »

Pour le troisième mois de suite, les transactions étaient en hausse d’un mois à l’autre partout au pays. Sur les grands marchés canadiens, les ventes ont augmenté de 49,5 % dans le Grand Toronto, de 43,9 % dans le Grand Vancouver, de 39,1 % à Montréal, de 36,6 % dans la vallée du Fraser, de 31,8 % à Hamilton-Burlington, de 28,7 % à Ottawa, de 16,9 % à London et St. Thomas, de 15,7 % à Calgary, de 12,1 % à Winnipeg, de 9,7 % à Edmonton et de 5,4 % à Québec.

Nouvelles inscriptions

Le nombre de propriétés nouvellement inscrites a encore augmenté de 7,6 % en juillet, jusqu’à 71 879 – le plus haut niveau jamais enregistré pour un mois de juillet. Le nombre de nouvelles inscriptions était à la hausse dans seulement 60 % des marchés locaux, et la reprise des inscriptions semble s’essouffler dans bien des régions au pays. En fait, la hausse nationale de juillet est grandement attribuable au Grand Toronto. L’offre devrait augmenter dans les mois à venir, surtout une fois qu’un vaccin sera largement disponible.

Puisque la reprise des ventes se poursuit et dépasse largement le nombre de nouvelles inscriptions, le ratio national des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions s’est resserré pour s’établir à 73,9 % en juillet, comparativement à 63,1 % en juin. Il s’agit de l’un des plus hauts taux enregistrés : seuls quelques mois de la fin 2001 et du début 2002 affichent un taux supérieur.

Si l’on compare les ratios des ventes par rapport aux nouvelles inscriptions et les moyennes à long terme, environ le tiers de l’ensemble des marchés locaux seulement était en équilibre (se situant à l’intérieur d’un écart type de la moyenne à long terme) en juillet 2020. Les deux autres tiers du marché se situaient au-delà des normes à long terme, largement au-delà dans bien des cas.

Le nombre de mois d’inventaire est une autre mesure importante de l’équilibre entre l’offre et la demande. Il représente le temps qu’il faudrait compter pour vendre toutes les propriétés de l’inventaire courant au taux de vente actuel.

Les marchés du logement sont très serrés, surtout en Ontario, la demande ayant largement dépassé l’offre. On comptait 2,8 mois d’inventaire à l’échelle nationale à la fin de juillet 2020, soit le niveau le plus bas jamais enregistré. À l’échelle locale, certains marchés de l’Ontario qui comptaient des mois d’inventaire avant juillet n’en ont plus que quelques semaines.

Prix des maisons

En juillet 2020, l’Indice des prix des propriétés MLS® global et composé a fait un bond de 2,3 % d’un mois à l’autre. Après la hausse enregistrée en mars 2017, il s’agit de la hausse la plus importante des 15 dernières années. (Voir le tableau ci-dessous.) Chacun des 20 marchés actuellement compris dans l’Indice a affiché une hausse d’un mois à l’autre pour juillet.

Les plus fortes hausses d’un mois à l’autre, de l’ordre de 3 %, ont été enregistrées dans le Grand Toronto à l’extérieur de la ville de Toronto, à Guelph, à Ottawa et à Montréal. Les prix et le nombre de ventes grimpent dans la plupart des marchés à l’est de la Saskatchewan. L’augmentation des prix a été plus modeste sur les marchés de la Colombie-Britannique et de l’Alberta.

L’IPP MLS® global et composé (non désaisonnalisé) a connu une hausse d’une année à l’autre de 7,4 % en juillet. Il s’agit de la plus importante hausse depuis la fin 2017.

L’IPP MLS® est le meilleur moyen d’évaluer les tendances de prix, puisque les moyennes sont sujettes à de fortes distorsions occasionnées par les fluctuations qui surviennent dans la composition des ventes d’un mois à l’autre.

Le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays en juillet 2020 se situait à 571 500 $, un prix record qui représente une hausse de 14,3 % comparativement au même mois l’année dernière.

Le prix moyen national est fortement influencé par les ventes dans le Grand Vancouver et le Grand Toronto, deux des marchés les plus actifs et les plus chers au Canada. Si l’on exclut ces deux marchés du calcul, le prix moyen national baisse d’environ 117 000 $. Si les ventes dans ces deux marchés continuent de fluctuer par rapport aux autres marchés, cela pourrait avoir un effet multiplicateur encore plus grand sur le prix moyen national, à la hausse comme à la baisse.

En somme

La SCHL a récemment prédit que le prix moyen des maisons vendues au pays baissera de 9 % à 18 % en 2020, et pourrait ne retrouver le niveau de la fin 2019 qu’en 2022. Je continue de croire que cette prévision est excessivement pessimiste. Nous voici au deuxième semestre de 2020, et le prix moyen national a augmenté de 14,3 % par rapport à un an plus tôt.

La bonne nouvelle est que le marché du logement contribue à la relance de l’économie. Il reste de l’incertitude sur le cours que suivra la pandémie de COVID-19, mais le gouvernement du Canada a très bien géré la situation, tant du point de vue de la santé publique que sur les plans budgétaire et monétaire. La progression future de l’économie dépendra du virus. Nul ne sait ce qu’elle sera, mais le Canada est sur la voie d’une pleine reprise. Il se peut seulement que le chemin soit long et tortueux.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
10 Août

Bonnes nouvelles pour l’emploi en juillet

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Publié par: Robert Perrier

Les données de juillet sur l’emploi surpassent les attentes, témoignant de la résilience de l’économie

Les résultats de l’Enquête sur la population active de juillet, publiés aujourd’hui par Statistique Canda, indiquent les conditions du marché du travail durant la semaine du 12 au 18 juillet. Bien que les restrictions en matière de santé publique aient été assouplies considérablement dans la plupart des régions du pays – à l’exception de certaines régions de l’Ontario, y compris Toronto –, certaines mesures sont demeurées en place, notamment les mesures de distanciation physique et les restrictions relatives aux grands rassemblements.

De février à avril, 5,5 millions de travailleurs canadiens – 30 % de la population active – ont été touchés par la crise économique liée à la COVID-19. Ce nombre comprend une baisse de l’emploi de 3,0 millions ainsi qu’une augmentation de 2,5 millions des absences du travail associées à la COVID. Le rapport de juillet sur l’emploi indique une hausse totale de 418 500 (+2,4 %). Il y avait déjà eu une hausse de 953 000 (5,8 %) en juin et de 290 000 en mai. En tout, l’emploi est revenu à 1,3 million (-7,0 %) de son niveau de février, avant la COVID.

Le nombre de Canadiens qui étaient en emploi, mais qui ont travaillé moins de la moitié de leurs heures habituelles pour des raisons probablement liées au virus, a diminué de 418 000 (-18,8 %) en juillet. Combiné aux baisses enregistrées en mai et en juin, ce recul a ramené les absences du travail liées à la COVID juste en deçà de 1 million (+972 000 ou +120,3 %) au-dessus du niveau de février.

Au cours de la semaine du 12 au 18 juillet, le nombre total de travailleurs touchés s’élevait à 2,3 millions, ce qui représente une baisse de 58,0 % depuis avril.

La majeure partie de la croissance de l’emploi en juillet est observée dans le travail à temps partiel

La majeure partie de la croissance de l’emploi observée en juillet a été enregistrée dans le travail à temps partiel, qui a progressé de 345 000 (+11,3 %), comparativement à l’augmentation beaucoup plus faible de 73 000 (+0,5 %) observée dans le travail à temps plein.

Le choc sur le marché du travail provoqué par la COVID-19 a été particulièrement ressenti dans le travail à temps partiel. De février à avril, les baisses enregistrées dans le travail à temps partiel (-29,6 %) ont été nettement plus prononcées que dans le travail à temps plein (-12,5 %). Cela s’explique par divers facteurs, y compris le fait que le travail à temps partiel est plus fréquent dans les secteurs qui ont été les plus touchés par la crise économique liée à la COVID-19, à savoir le commerce de détail ainsi que les services d’hébergement et de restauration.

La croissance de l’emploi à temps partiel a dépassé la croissance de l’emploi à temps plein au cours de chacun des trois derniers mois. À la suite des hausses observées en juillet, l’emploi à temps partiel est maintenant plus près de son niveau observé avant la COVID (-5,0 %) que l’emploi à temps plein (-7,5 %).

La croissance relativement stable enregistrée dans le travail à temps plein au cours des derniers mois se traduit par une hausse de la proportion de travailleurs qui occupent involontairement un emploi à temps partiel. En juillet 2019, 22,2 % des personnes travaillant moins de 30 heures par semaine auraient préféré travailler à temps plein. Un an plus tard, cette proportion a augmenté de 7,6 points de pourcentage pour atteindre 29,7 %, une indication que la crise économique liée à la COVID-19 et la relance subséquente ont entraîné une baisse, du moins temporaire, du nombre d’heures offertes par les employeurs.

Les femmes enregistrent une hausse de l’emploi plus élevée en juillet, mais l’emploi des hommes continue d’être plus près du niveau observé avant la crise économique

En juillet, l’emploi a progressé plus rapidement chez les femmes (+3,4 % ou +275 000) que chez les hommes (+1,5 % ou +144 000). Toutefois, en raison des pertes d’emplois plus importantes enregistrées chez les femmes en mars, l’emploi en juillet s’est situé plus près du niveau observé avant la crise économique chez les hommes que chez les femmes.

L’emploi a peu varié en juillet parmi les travailleurs du principal groupe d’âge actif (tant les hommes que les femmes) ayant des enfants de moins de 18 ans. Comme en juin, l’emploi en juillet a été le plus éloigné des niveaux observés avant la crise économique chez les mères dont les plus jeunes enfants étaient âgés de 6 à 17 ans.

Le nombre de Canadiens travaillant à domicile a continué de diminuer en juillet

Parmi les Canadiens qui étaient occupés et qui n’étaient pas absents du travail, le nombre de personnes travaillant à domicile a diminué de 400 000; à titre de comparaison, le nombre de personnes qui ont travaillé à un endroit autre que leur domicile a augmenté de 300 000. Malgré cette baisse, le nombre de Canadiens qui ont travaillé à domicile en juillet (4,6 millions) est demeuré considérablement plus élevé que le nombre de personnes qui le font habituellement (1,6 million).

Le rythme de l’amélioration baissera probablement à partir de juillet.

Il y avait encore 274 000 bons emplois de moins en juillet qu’en février dans le secteur de la production de biens. Il y avait encore 309 000 travailleurs de moins dans l’hébergement et la restauration, et 109 000 de moins dans l’information, la culture et les loisirs. Il faudra sans doute plus de temps pour retrouver ces emplois dans des secteurs de services, alors que les consommateurs restent plus près de chez eux. La relance dans la production de biens plafonnera un moment donné en raison de la faiblesse persistante du secteur pétrolier et gazier.

Le taux de chômage continue de diminuer par rapport au sommet atteint en mai

Le taux de chômage était à 10,9 % en juillet, en baisse de 1,4 point de pourcentage pour un deuxième mois consécutif et en baisse par rapport au sommet inégalé de 13,7 % en mai. Le taux de chômage était de 5,6 % en février.

Le nombre de chômeurs a reculé pour un deuxième mois consécutif en juillet, en baisse de 269 000 (-11,0 %). Malgré tout, près de 2,2 millions de Canadiens étaient au chômage en juillet, près de deux fois plus (+92,6 %) qu’en février (1,1 million).

En juillet, les mises à pied temporaires ont diminué nettement pour un deuxième mois consécutif, baissant de 384 000 (-45,5 %). Parmi les personnes mises à pied temporairement en juin, environ la moitié ont commencé un emploi en juillet, soit parce qu’elles sont retournées à leur ancien emploi, soit parce qu’elles en ont commencé un nouveau (données non désaisonnalisées). Malgré les fortes baisses enregistrées en juin et en juillet, le nombre de personnes mises à pied temporairement (460 000) était plus de quatre fois plus élevé qu’en février.

En juillet, le nombre de personnes à la recherche d’un emploi a augmenté de 115 000 (+7,1 %), principalement en raison de l’accroissement du nombre de personnes qui sont entrées dans la population active pour chercher du travail.

L’emploi augmente dans la plupart des provinces en juillet, particulièrement en Ontario et au Québec

En Ontario, l’emploi a augmenté de 151 000 (+2,2 %) en juillet, après une hausse de 378 000 en juin. Il est revenu à 91,7 % de son niveau de février, avant la pandémie. L’assouplissement initial des restrictions liées à la COVID-19 est survenu plus tard en Ontario que dans la plupart des autres provinces. Des mesures d’assouplissement supplémentaires ont été prises dans la plupart des régions de la province le 17 juillet, à la fin de la semaine de référence.

L’emploi dans la région métropolitaine de recensement de Toronto a progressé de 2,2 % en juillet. Il s’agit du même taux de croissance que celui de la province, même si l’assouplissement des restrictions liées à la COVID-19 a commencé plus tard dans la capitale provinciale que dans la plupart des autres régions. L’emploi à Toronto a atteint 89,9 % de son niveau de février.

L’emploi au Québec a augmenté de 98 000 (+2,4 %) en juillet; cette augmentation s’ajoute aux hausses des deux mois précédents et ramène l’emploi à 94,4 % de son niveau d’avant la COVID. La hausse de l’emploi observée en juillet est entièrement survenue dans le travail à temps partiel. Le taux de chômage a reculé de 1,2 point de pourcentage pour s’établir à 9,5 %; il s’agit de la troisième baisse mensuelle consécutive.

L’emploi s’est accru moins rapidement à Montréal (+28 000 ou +1,3 %) que dans le reste du Québec, et il a atteint 94,4 % de son niveau de février.

Le nombre de Britanno-Colombiens en emploi a augmenté de 70 000 (+3,0 %) en juillet pour atteindre 93,5 % du niveau d’emploi de février. Le taux de chômage a reculé de 1,9 point de pourcentage pour s’établir à 11,1 %.

À Vancouver, l’emploi a progressé de 48 000 (+3,8 %) pour atteindre 89,9 % du niveau de février, une reprise plus faible que dans l’ensemble de la province.

En Alberta, l’emploi a augmenté de 67 000 (+3,2 %) en juillet, enregistrant des hausses tant dans le travail à temps plein que dans le travail à temps partiel. Le taux de chômage pour la province a diminué de 2,7 points de pourcentage en juillet pour s’établir à 12,8 %, la première baisse depuis la crise économique liée à la COVID-19.

En Saskatchewan, l’emploi a progressé de 13 000 (+2,5 %), et le taux de chômage a diminué de 2,8 points de pourcentage pour s’établir à 8,8 %.

L’emploi au Manitoba a augmenté (+12 000) pour un troisième mois consécutif, et le taux de chômage a diminué de 1,9 point de pourcentage pour s’établir à 8,2 %.

L’emploi à Terre-Neuve-et-Labrador a progressé de 4 300 (+2,1 %) en juillet; le taux de chômage a reculé de 0,9 point de pourcentage pour s’établir à 15,6 %.

En Nouvelle-Écosse, l’emploi a augmenté de 3 400 (+0,8 %) en juillet pour atteindre 92,7 % de son niveau de février. Le taux de chômage dans la province a diminué de 2,2 points de pourcentage pour s’établir à 10,8 %.

L’emploi à l’Île-du-Prince-Édouard s’est accru de 1100 en juillet (+1,5 %); cette hausse s’est ajoutée aux augmentations des deux mois précédents. Le taux de chômage a reculé de 3,5 points de pourcentage pour s’établir à 11,7 %.

Au Nouveau-Brunswick, l’emploi a peu varié en juillet, après avoir augmenté de 39 000 d’avril à juin. L’emploi dans la province, qui a été parmi les premières à commencer à assouplir les restrictions liées à la COVID-19, a atteint 96,6 % de son niveau de février, avant la COVID. Il s’agit de la reprise de l’emploi la plus complète de toutes les provinces à ce jour.

En somme

Les plus récentes données sur l’emploi sont très bonnes, mais les progrès faciles ont maintenant été réalisés, et la suite sera plus difficile. Il est évident que l’économie du Canada est tombée bien bas, et que certains emplois ont disparu pour de bon. L’hébergement et la restauration continuent de souffrir, comme les loisirs et le divertissement.

De nombreuses petites entreprises et certaines grandes entreprises ne survivront pas. Par contre, de nouveaux secteurs sont en plein essor, la pandémie ayant accéléré des forces technologiques qui étaient déjà en jeu. Je prévois une forte croissance de l’emploi dans les domaines nouveaux ou émergents suivants : télémédecine; mégadonnées; intelligence artificielle; infonuagique, cybersécurité; 5G; transports sans chauffeur; et énergie propre. Le magasinage en ligne continuera aussi de se répandre, les Canadiens ayant appris à utiliser les services de livraison et le commerce en ligne.

Malheureusement, ceux qui ont été le plus durement touchés par le confinement sont aussi ceux qui ont le moins le moyen d’y faire face. Bon nombre des emplois perdus ne reviendront pas.

Le Canada a bien réussi à aplatir la courbe de la pandémie. Toutefois, comme on le voit aux États-Unis, il ne faut pas baisser la garde. Avec la réouverture des écoles, le risque de propagation du virus augmentera. En outre, nul ne sait ce qu’apportera le retour du temps froid ni quand un vaccin sera largement disponible. Nous devons continuer d’espérer le mieux, mais nous préparer pour le pire. Pour le moment, notre économie démontre sa résilience et nos politiques gouvernementales amortissent le coup pour ceux qui souffrent le plus.

Au sud de la frontière : La situation des États-Unis face à la COVID est désastreuse

Presque tous les pays ont peiné face à la pandémie et ont commis des erreurs. Cependant, les États-Unis se démarquent, parmi les pays riches, par l’échec de sa réaction à la pandémie. Dans le dernier mois, environ 1,9 million d’Américains ont été déclarés positifs au virus. C’est plus de cinq fois autant que le total de l’Europe, du Canada, du Japon, de la Corée du Sud et de l’Australie.

« Même si certains de ces pays ont connu d’inquiétantes nouvelles éclosions depuis un mois, y compris 50 000 nouveaux cas en Espagne, … ce n’est rien à côté de ce qui se voit aux États-Unis, écrivait hier David Leonhardt dans le New York Times. La Floride, avec la moitié autant d’habitants que l’Espagne, a signalé presque 300 000 cas dans la même période. »

En outre, le complément fédéral de 600 $ par semaine aux prestations de chômage cessera à la fin de juillet. Jusqu’à présent, il a pu assurer un revenu minimum aux ménages, stimulant ensuite les dépenses des ménages. Par ailleurs, l’interdiction des expulsions de locataires a pris fin. Et le Congrès continue de se tirailler au sujet d’un nouveau programme d’aide.

Larry Kudlow, principal conseiller économique du président américain, a déclaré la semaine passée que l’économie était toujours sur la voie d’une reprise « en forme de V ». Voilà qui n’est aucunement plausible vu la suspension ou la réduction de l’aide fédérale, l’épuisement des fonds des États et des municipalités à qui la loi interdit des budgets déficitaires, et la montée continue de la maladie.

Les données de juillet sur l’emploi aux États-Unis révèlent que la relance économique continue de progresser. L’emploi a augmenté de 1,76 million dans le mois, davantage que ne le prévoyaient les économistes. Le taux de chômage a baissé jusqu’à 10,2 %. La mesure plus vaste des personnes sans emploi a aussi baissé, à 16,5 %,

Pour les États-Unis, la voie de l’avenir continuera d’être difficile. Les entreprises arrivent au bout de leurs prêts fédéraux, et la réduction des prestations de chômage limitera les dépenses de consommation. La reprise de l’économie américaine est fragile, comme continuent de l’indiquer des données de haute fréquence. La semaine du 31 juillet, les nouveaux cas de COVID ont encore augmenté. Certains États ont dû suspendre la marche vers la réouverture, ou même reculer. Les ventes en magasin sont en baisse, comme le sont les réservations en restaurant, la demande d’électricité, les ventes de billets d’avion et l’achalandage des transports en commun.

Au moment d’écrire ces lignes, les manchettes annoncent qu’aux États-Unis, les discussions sur l’aide face au virus sont près de la rupture, tandis que le président Trump envisage de prendre un décret sur une aide aux chômeurs. La confiance des consommateurs américains ne peut qu’être gravement ébranlée par tant d’incompétence. Le reste du monde en est éberlué.

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca
4 Août

En mai et juin, l’économie canadienne reprend presque la moitié du chemin perdu à la COVID

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Publié par: Robert Perrier

En mai et juin, l’économie canadienne reprend presque la moitié du chemin perdu à la COVID

L’économie canadienne s’est nettement redressée en mai et juin, avec l’allègement des mesures provinciales de confinement.

Le PIB a progressé de 4,5 % en mai, et l’activité en juin était encore plus vive, avec une hausse estimée de 5 %. Cumulativement, le PIB a augmenté de 10 % en mai et juin, après avoir fondu de plus de 18 % en mars et avril. Ces données sont calculées de mois en mois.

Les chiffres laissent entrevoir un déclin d’environ 40 % du PIB du Canada, à un taux annuel, au deuxième trimestre, ce qui correspond assez bien aux projections des économistes. Au sud de la frontière, les États-Unis affichent une contraction de 33 % du PIB au deuxième trimestre. C’est la plus grande baisse jamais enregistrée (voir ci-dessous). Il n’est pas étonnant que l’économie du Canada ait souffert davantage que celle des États-Unis au T2, car le Canada a imposé plus rapidement des restrictions plus contraignantes que les États-Unis, puis les a allégées plus lentement. Ces restrictions au nom de la santé publique en valaient bien la peine, puisque le Canada a beaucoup mieux réussi à aplatir la courbe des nouvelles infections et des morts. En outre, l’économie canadienne reprendra sans doute plus vite qu’aux États-Unis au T3, démontrant l’avantage d’avoir donné la priorité à la santé publique.

La production canadienne était en hausse dans la plupart des sous-secteurs en mai. Les détaillants ont enregistré des hausses de plus de 10 % lors de la réouverture de nombreux magasins. La construction a aussi connu un net redressement, l’activité progressant de 17,6 % d’un mois à l’autre.

Les activités des services de restauration et des bars ont augmenté de 35,1 % en mai, grâce à l’ouverture des salles à manger et des terrasses dans certaines régions du pays, tandis que d’autres restaurants ont continué à offrir exclusivement des services de mets à emporter et des services de livraison. Par ailleurs, les services d’hébergement ont diminué de 2,3 %; les restrictions sur les voyages internationaux et interprovinciaux qui étaient toujours en vigueur ont poussé la plupart des Canadiens à rester chez eux.

Le secteur des services immobiliers et services de location et de location à bail a augmenté de 1,5 % en mai après avoir diminué de 3,4 % en avril. Les activités des bureaux d’agents et de courtiers immobiliers ont grimpé de 57,1 % au cours du mois. L’activité de revente de maisons a enregistré une hausse dans presque tous les grands centres urbains, et le nombre de nouvelles inscriptions a fortement augmenté. Néanmoins, la production des agents et des courtiers immobiliers est demeurée 44 % en deçà du niveau de février.

Le secteur des arts, spectacles et loisirs a baissé de 2,9 % de plus. Nous prévoyons que certains de ces secteurs de services continueront d’accuser un retard sur la reprise. La demande tardera à augmenter en raison des protocoles de sécurité subsistants et de la crainte d’une propagation du virus.

La production pétrolière est restée faible en mai, perdant encore 2,7 % par rapport à avril. L’activité de forage n’avait pas encore montré de signes de reprise notable au début de l’été.

L’économie américaine enregistre un recul record de 32,9 % au T2

Selon l’estimation initiale du département du Commerce, jeudi dernier, le PIB américain a baissé de 9,5 % au deuxième trimestre par rapport au premier, ce qui équivaut une chute au taux annualisé de 32,9 %. Il s’agit de la plus forte baisse annualisée des données trimestrielles depuis 1947. La chute du PIB dans le trimestre est proche des attentes. Il n’empêche qu’elle se démarque, atteignant plus du double du déclin total sur six trimestres, du sommet au creux, lors de la récession de 2008-2009.

Les dépenses de consommation, qui font environ deux tiers du PIB, ont baissé au taux annualisé de 34,6 %, ce qui est également un record. L’emploi, les dépenses et la production se sont améliorés depuis que les réouvertures ont accéléré en mai et que les Américains ont commencé à bénéficier des vastes mesures fédérales de stimulation. Cependant, une récente flambée des infections a tempéré le rythme de la reprise.

Le chômage aux États-Unis

Selon un autre rapport publié jeudi dernier, le nombre d’Américains demandant des prestations de chômage a augmenté une deuxième semaine de suite. Les demandes initiales en vertu des régimes ordinaires des États se sont élevées à 1,43 million la semaine se terminant le 25 juillet, soit 12 000 de plus que la semaine précédente, a révélé le département du Travail. Il y avait 17 millions d’Américains demandant des prestations de ces programmes dans la période se terminant le 18 juillet, soit 867 000 de plus que la semaine précédente.

Le redémarrage de l’économie a aidé à remettre 7,5 millions d’Américains au travail, au total en mai et juin, mais le total des travailleurs reste inférieur de 14,5 millions à son sommet d’avant la pandémie.

« Nous avons vu ces dernières semaines des signes que l’augmentation des cas du virus et les mesures renouvelées pour y parer commencent à peser sur l’activité économique », a dit mercredi Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, lors d’une conférence de presse après la réunion d’orientation de deux jours de la banque centrale. « Au total, il semble que les données annoncent un ralentissement de la reprise », bien qu’il soit trop tôt pour savoir quelle sera la portée – ou la durée – de cette période, a-t-il estimé. Voilà qui vient rappeler qu’il y a des limites à la mesure dans laquelle l’économie peut retrouver une nouvelle normalité en l’absence d’un vaccin ou de traitements plus efficaces.

D’après Bloomberg News, l’économie américaine est au point mort pour une quatrième semaine consécutive alors que les cas du virus continuent d’augmenter et que certaines mesures de confinement ont été remises en vigueur. Dans la semaine se terminant le 24 juillet, il y a eu une baisse de l’utilisation des transports en commun, du nombre de passagers des compagnies aériennes, du nombre de demandes de prêt hypothécaire, de la confiance des consommateurs et des ventes dans les magasins.

À trois mois à peine de l’élection présidentielle, les Américains devront décider s’ils veulent donner un deuxième mandat à Donald Trump compte tenu de la récession provoquée par le virus et de sa réponse à la crise sanitaire. Sans surprise, le président Trump a lancé hier l’idée, dans un gazouillis, de reporter l’élection. Il invoquait à nouveau le prétexte inexact que le recours massif au vote postal rendrait l’élection « inexacte et frauduleuse ». Le président n’a pas le pouvoir de reporter ou annuler une élection, et son commentaire a suscité une réaction extrêmement négative, tant dans son propre parti que dans le Parti démocrate.

Par ailleurs, un supplément hebdomadaire de 600 $ aux prestations de chômage, qui a été une véritable bouée de sauvetage économique pour des millions d’Américains, prend fin aujourd’hui. Républicains et démocrates continuent de s’opposer sur la voie à suivre maintenant. Pendant ce temps, les morts dues au coronavirus dépassent maintenant les 152 000 aux États-Unis, avec de nouveaux records au Texas et en Floride. Et le Dr Anthony Fauci prévient que la maladie se répand rapidement dans le Midwest.

En somme

L’économie canadienne reprend plus rapidement que l’économie américaine en ce début de relance.

Une partie du rebondissement constaté au Canada – en particulier sur le marché du logement – est probablement attribuable à la demande qui a été refoulée pendant le confinement. Des mesures inédites de soutien du revenu ont aussi aidé à étayer le pouvoir d’achat des ménages à court terme. À eux seuls, les paiements de la Prestation canadienne d’urgence semblaient surpasser les pertes totales de revenu pendant le ralentissement d’avril. Nous prévoyons qu’il en ira de même en mai, dont nous aurons les chiffres sur l’emploi et les salaires dans la semaine à venir.

La menace d’une résurgence du virus continuera de limiter la mesure dans laquelle l’économie peut se rétablir au deuxième semestre de l’année. D’ailleurs, l’activité dans le secteur du pétrole et du gaz reste exceptionnellement faible. Nous prévoyons encore qu’au quatrième trimestre, la croissance du PIB sera inférieure de plus de 5 % à un an plus tôt, et le taux de chômage sera surélevé. Il est toutefois possible que le Canada connaisse une meilleure progression que les États-Unis à très court terme, pourvu que la propagation du virus reste relativement bien contenue.

D’après des chiffres préliminaires de juillet publiés par Recherche économique RBC, le commerce de détail et les activités de loisir continuent de se rétablir plus rapidement au Canada que dans les États américains souffrant d’une flambée des cas de COVID (voir le graphique ci-dessous).

Dre Sherry Cooper
Économiste en chef, Centres hypothécaires Dominion

drcooper@dominionlending.ca